Alors que le Grenelle des violences faites aux femmes s'est achevé le 27 novembre à Paris, 300 référents gendarmes et policiers, spécialistes normands du traitement des violences intra-familiales, vont avoir leur formation renouvelée, enrichie, en partenariat avec la Fédération régionale des droits des femmes et des familles, mais aussi avec les associations d'aide aux victimes. Vingt sessions de formations seront organisées d'ici fin juin 2020, partout en Normandie.
La première de ces formations a débuté mercredi 11 décembre, dans les locaux de la compagnie de gendarmerie d'Argentan. "Cela fait partie des actions voulues par le ministre de l'Intérieur", a expliqué Christine Royer, sous-préfète d'Argentan, référente sur les violences familiales dans l'Orne. Ce département affiche parmi les plus dramatiques statistiques au niveau national :
Christine Royer
Le but de cette formation est multiple. Par exemple : permettre d'améliorer le premier accueil des victimes, que ce soit à l'hôpital, dans les gendarmeries ou dans les commissariats. Il faut réussir à y libérer la parole des victimes, mais aussi les protéger. C'est également une éducation à la non-violence filles/garçons, à laquelle les équipes éducatives des lycées normands seront formées. "Le réseau entre les différents intervenants est primordial", explique Alice Loffrédo, directrice régionale déléguée au droit des femmes en Normandie :
Alice Loffrédo
La police explique que "50 % des mains courantes sont liées à des conflits familiaux". Sept ou huit cas sont par exemple en procédure depuis le début de cette seule semaine au commissariat d'Alençon. Mais trop souvent, le premier signalement ne débouche pas sur une plainte, par peur, par pression… De son côté la gendarmerie de l'Orne vient de créer son 3e poste d'intervenante sociale dédiée à l'accueil des femmes qui ont subi des violences. Outre les deux jours de formation, ces journées sont aussi une "mise en réseau" pour les policiers et les gendarmes, explique le chef d'escadron Emmanuel Monge-Roffarello :
Chef d'escadron Monge-Raffarello
Dans l'Orne, une cellule opérationnelle contre les violences faites aux femmes est en train de voir le jour. Elle réunira mensuellement police, gendarmerie, acteurs sociaux, associations spécialisées. Il s'agira d'identifier les cas de dysfonctionnement entre les différents intervenants pour, à terme, les éradiquer. Par ailleurs, un comité de pilotage départemental réunit annuellement Conseil départemental, procureurs, Éducation nationale, services fiscaux, Agence régionale de santé, services de la cohésion sociale et bailleurs sociaux, pour là aussi, tenter d'améliorer la situation.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.