Une action originale d'une cinquantaine de membres de la Confédération paysanne de l'Orne, mardi 10 décembre, contre l'accaparement de terres à prix d'or, par de gros propriétaires terriens, au détriment de l'installation de jeunes agriculteurs locaux. Une possibilité qui est légalement offerte, notamment par l'entremise de sociétés.
Près de Saint-Cyr-la-Rosière dans le Perche, une ferme de près de 400 hectares vient ainsi d'être vendue, pour près de 4,5 millions d'euros, à un agriculteur de Seine-Maritime qui exploite déjà près de 500 ha à travers six sociétés.
Perche : des brouettes contre l'accaparement des terres agricoles - Eric Mas
Symboliquement, avec une trentaine de brouettes, des membres de la Confédération paysanne sont allés prendre un peu de terre sur cette exploitation pour la déverser devant l‘écomusée du Perche…
De la terre symboliquement déversée devant l'écomusée du Perche. - Eric Mas
Gilles Delaunay, de la Confédération paysanne de l'Orne :
Gilles Delaunay
La Confédération paysanne de l'Orne réclame une loi foncière, promise depuis longtemps par les gouvernements successifs, mais qui ne se concrétise pas. Le syndicat agricole dénonce aussi le fait que paradoxalement, l'agricultrice vendeuse de cette ferme est aussi conseillère régionale, alors que la région Normandie s'est engagée lundi 9 décembre avec la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural), pour alléger l'acquisition du foncier et faciliter l'installation de jeunes agriculteurs…
Jeudi 12 décembre 2019. Précisions apportées ce jour par la SAFER :
56 HECTARES C'EST MIEUX QUE ZÉRO ! Compte tenu du fait que cette action de communication, basée sur des informations tronquées, émane d'un syndicat pourtant actionnaire, membre des instances votantes de la SAFER et partie prenante de l'opération en cours. La SAFER rappelle qu'en accord avec les cédants, elle a tenté, début 2019, d'installer un jeune agriculteur, projet qui n'a malheureusement pas pu aboutir. Suite à cela, n'ayant qu'une autre candidature à la reprise, complexe, de cette exploitation de 400 hectares, la SAFER accepte d'entrer en pourparlers avec le seul autre candidat, avec pour condition, "non négociable", que le repreneur accepte de céder en location, sans pas-de-porte, 56 hectares : 40 ha de la ferme à reprendre ainsi que 16 ha qu'il exploite déjà en Seine Maritime. Début 2020, ces 56 hectares seront proposés à la location, comme cela est toujours fait, pour des candidats potentiels (locaux ou plus lointains) et attribués, dans la plus grande transparence, par les instances de la SAFER dont, nous le rappelons, la confédération paysanne fait partie.
Pour rappel, chaque année, la SAFER installe et conforte près de 250 jeunes agriculteurs. Dans l'attente d'une évolution de plus en plus nécessaire de la réglementation sur l'accès au foncier, personne n'est capable de proposer une meilleure solution. Cette opération aurait tout à fait pu être conclue sans intervention de la SAFER, et dans ce cas les 56 hectares n'auraient pas pu être dégagés pour être proposés à la location à d'autres agriculteurs.
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