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Après la profanation de Westhoffen, un "office national" pour lutter "contre la haine"

"C'est toute la République qui est profanée" : après avoir longuement parcouru les allées du cimetière juif profané de Westhoffen (Bas-Rhin), le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé mercredi la création d'un "office national de lutte contre la haine" au sein de la gendarmerie.

Après la profanation de Westhoffen, un "office national" pour lutter "contre la haine"
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner (C) visite le cimetière juif de Westhoffen (Bas-Rhin), le 4 décembre 2019 - Patrick HERTZOG [AFP]

"J'ai décidé (mercredi) matin, en lien avec le directeur général de la gendarmerie nationale, de créer auprès de lui (...) un office national de lutte contre la haine", a déclaré le ministre.

Aux côtés de Christophe Castaner : Jean-Louis Debré, l'ancien président du Conseil constitutionnel, dont les aïeux reposent dans ce cimetière, leurs tombes faisant partie des 107 découvertes mardi maculées de croix gammées.

Le nouvel office, selon Christophe Castaner, "sera chargé de coordonner pour la gendarmerie nationale à la fois cette enquête (sur Westhoffen) pour que tous les moyens soient mobilisés, mais aussi l'ensemble des enquêtes sur les actes antisémites, antimusulmans, antichrétiens que nous connaissons sur notre territoire en zone gendarmerie".

Familles Debré, Marx, Blum

Il "sera chargé aussi d'accompagner l'ensemble des acteurs de tous les territoires et de faire le lien avec la police, la justice, pour que les auteurs de ces actes ignobles soient condamnés", a poursuivi le ministre.

L'Office prendra la forme d'une "cellule", à l'image de celle qui enquête depuis quelques mois en Alsace sur les multiples actes similaires à ceux commis à Westhoffen, a précisé l'entourage du ministre.

Concrètement, il s'agira "d'étendre le dispositif au niveau national" en zone gendarmerie, selon cette même source qui précise que la création de l'office proprement dit ne pourra être actée que dans le cadre d'un livre blanc en préparation.

"La haine a frappé, il y a la haine qui est là, sur notre territoire national", a encore observé Christophe Castaner, ajoutant : "nous ferons en sorte que les auteurs qui commettent cela ici soient condamnés".

"Vous n'effacerez pas notre mémoire ni notre identité, ni avec de la peinture ni avec quoi que ce soit, nous sommes là et nous resterons ici pendant très longtemps", a lancé de son côté le Grand Rabbin de Strasbourg, Harold Abraham Weill.

Outre les sépultures de la famille Debré, le cimetière de Westhoffen abrite celles des familles de Karl Marx ou de l'ancien président du Conseil socialiste Léon Blum.

"Je n'oublie pas qu'une dizaine de membre de ma famille ne sont jamais revenus d'Auschwitz", a confié, très ému, Jean-Louis Debré qui a porté la kippa tout au long de cette cérémonie de recueillement.

Eprouvant une "très grande tristesse" et "une très grande colère" mais aussi de la "détermination", l'ancien ministre a lancé un appel : "Luttons contre la haine, toutes les haines, la France et l'Alsace ce n'est pas ça".

L'Alsace est confrontée depuis plusieurs mois à une multiplication de graffitis et dégradations à caractère antisémite et/ou raciste : dans le seul département du Bas-Rhin, 34 ont ainsi été recensés en 2019, selon la préfecture.

"Monde de fou"

Avant Westhoffen, 96 tombes du cimetière juif de Quatzenheim, situé à une dizaine de kilomètres, avaient été couvertes de tags antisémites le 19 février. Auparavant, le 11 décembre 2018, le cimetière israélite de Herrlisheim, au nord-est de Strasbourg, avait également été visé.

Le ou les auteurs de ces profanations n'ont pas encore été interpellés, au grand dam du président du Consistoire israélite du Bas-Rhin, Maurice Dahan.

"Ce n'est pas possible que personne ne voie jamais rien. Nous ne pouvons plus continuer d'accepter que les gens se taisent, que ceux qui voient quelque chose ne parlent pas", a-t-il estimé mercredi, "l'omerta n'a pas sa place en Alsace".

Le cimetière de Westhoffen "est au milieu de maisons, comment peut-on croire que personne n'a rien vu?", s'est-il encore interrogé sur France Bleu Alsace, se disant convaincu du travail "de fourmi" des enquêteurs.

"Les gens qui ont fait ça, c'est de la +racaille+, c'est des racistes", lâche Eugène Hoffmann, retraité de 66 ans. "Je comprends pas qu'on fasse quelque chose comme ça (...) On est vraiment dans un monde de fou..."

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