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Hong Kong: la contestation continue, une ministre en visite à Londres agressée

Des milliers de manifestants pro-démocratie ont défilé vendredi à Hong Kong en dépit d'une mise en garde du président chinois Xi Jinping, alors que la crise s'est propagée jusqu'à Londres où une ministre hongkongaise a été prise à partie.

Hong Kong: la contestation continue, une ministre en visite à Londres agressée
Des manifestants se reposent le long d'une rue barricadée près de l'université polytechnique de Hong Kong, le 15 novembre 2019 - ISAAC LAWRENCE [AFP]

Pékin a vivement réagi vendredi à cette agression commise la veille au soir par des manifestants masqués, accusant par ailleurs de nouveau l'ex-puissance coloniale britannique de "jeter de l'huile sur le feu" à Hong Kong.

A Hong Kong, des protestataires vêtus de noir ont de leur côté continué vendredi d'occuper plusieurs campus, tandis que le casse-tête s'est répété pour le cinquième jour d'affilée pour les employés qui devaient aller au travail, ce qui est mission quasi impossible dans cette ville si les routes sont bloquées et les transports en commun à l'arrêt.

La région semi-autonome vit depuis cinq mois sa pire crise politique depuis sa rétrocession en 1997, avec des manifestations et actions quasi quotidiennes.

Mais la mobilisation est montée d'un cran lundi, avec le début d'une opération continue de blocage de la mégapole de très grande ampleur.

"Agression barbare"

Jeudi soir, la contestation s'est déportée à des milliers de kilomètres de la région semi-autonome quand des manifestants ont violemment pris à partie à Londres la ministre hongkongaise de la Justice Teresa Cheng, qui est même tombée à terre.

La cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, a condamné vendredi une "agression barbare" tandis que le porte-parole de la diplomatie chinoise Geng Shuang montait aussi au créneau.

"Nous exigeons du Royaume-Uni qu'il enquête immédiatement sur les faits, fasse le maximum pour en arrêter les auteurs, les défère à la justice et garantisse la sécurité et la dignité de tous les fonctionnaires chinois", a-t-il dit devant la presse.

Réitérant des accusations déjà lancées, il a poursuivi: "Depuis un certain temps, certains responsables politiques britanniques mélangent le vrai et le faux, occultent les actes violents et illégaux concernant Hong Kong et ont des contacts directs avec des émeutiers anti-chinois".

"Si la Grande-Bretagne ne change pas de comportement, si elle continue à jeter de l'huile sur le feu, à semer la discorde et à inciter (au désordre), elle attirera la foudre sur elle-même", a-t-il averti.

Nouvelle stratégie

Pendant des mois, les actions des manifestants hongkongais avaient été principalement menées les soirs et week-ends, ce qui permettait au territoire de 7,5 millions d'habitants de fonctionner relativement normalement en journée.

En l'absence de concessions de la part de l'exécutif pro-Pékin, les manifestants ont changé de stratégie, en optant pour celle consistant à "Eclore partout" ("Blossom Everywhere"), c'est-à-dire multiplier les actions de blocage simultanées pour éprouver au maximum les capacités de la police.

L'impact a été immédiat, en compliquant considérablement les déplacements des habitants. La violence est également montée d'un cran avec deux décès liés aux manifestations au cours de la semaine écoulée.

Alors que la mobilisation se caractérisait jusqu'alors par sa fluidité, elle s'est ainsi cette semaine "sédentarisée" en se cristallisant notamment sur des campus universitaires.

Vendredi, des milliers d'employés ont à nouveau profité de leur pause déjeuner pour défiler dans le quartier de Central en soutien des manifestants engagés dans les opérations de blocage.

La plupart montraient de la main leurs cinq doigts, en référence aux cinq demandes fondamentales du mouvement, parmi lesquelles une enquête sur les violences policières ou encore des réformes démocratiques.

"Le gouvernement n'a pas même pris la peine de répondre quand deux millions de personnes défilaient pacifiquement", dénonce un employé de bureau de 25 ans se faisant appeler Wong, en évoquant les manifestations massives qui avaient eu lieu en juin et juillet.

"Restaurer l'ordre"

La mobilisation était née du rejet d'un projet de loi hongkongais qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine. Le texte a été retiré en septembre, mais la mobilisation avait entretemps considérablement élargi ses revendications.

Jeudi, le président Xi Jinping a prévenu dans un de ses rares commentaires sur la situation à Hong Kong que les "activités illégales violentes (...) remettent gravement en cause le principe +Un pays, deux systèmes+".

"Mettre fin aux violences et au chaos et restaurer l'ordre est la tâche la plus urgente à accomplir", a-t-il ajouté selon des propos tenus au cours d'un sommet à Brasilia et reproduits par le Quotidien du Peuple, l'organe de presse officiel du Parti communiste chinois.

L'aggravation de la crise a fait craindre à certains que le gouvernement chinois ne perde patience et ne soit tenté d'envoyer ses troupes à Hong Kong.

Le tabloïd en langue anglaise Global Times, proche du pouvoir chinois, a alimenté jeudi ces inquiétudes en annonçant que l'exécutif hongkongais allait "annoncer" un couvre-feu pour le week-end. Mais ce tweet a été supprimé une demi-heure plus tard par le journal.

Le gouvernement de Hong Kong a affirmé que cette rumeur était "totalement sans fondement". Mais d'autres médias chinois y sont allés vendredi de leurs pressions en exhortant le gouvernement à agir et en avançant que le couvre-feu restait une possibilité.

"On attend de voir si le couvre-feu sera imposé, mais la fermeté est indéniablement de mise", peut-on lire dans le China Daily alors que plusieurs médias dénoncent l'aggravation des violences.

burs-apj/jac/jhd

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