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En Irak, le Premier ministre lâché par ses partenaires alors que la contestation enfle

Les deux principaux partenaires du Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi se sont entendus dans la nuit de mardi à mercredi pour lui retirer leur soutien alors que la contestation ne cesse d'enfler dans la rue.

En Irak, le Premier ministre lâché par ses partenaires alors que la contestation enfle
Le leader chiite Moqtada Sadr au volant d'une voiture rejoint, à Najaf, au sud de Bagdad, des dizaines de milliers de manifestants qui réclament, dans la capitale et plusieurs villes du sud de l'Irak "la chute du régime" - Haidar HAMDANI [AFP]

Le turbulent leader chiite Moqtada Sadr et le chef des paramilitaires du Hachd al-Chaabi au Parlement Hadi al-Ameri ont annoncé, séparément, qu'ils allaient "travailler ensemble" à "retirer (leur) confiance" au chef du gouvernement, un indépendant sans base partisane ni populaire conspué par la rue depuis le début du mois.

Les deux hommes, qui jusqu'ici se lançaient des invectives par messages interposés, se sont finalement accordés au milieu de la nuit, quelques heures avant une nouvelle séance au Parlement à laquelle M. Abdel Mahdi doit assister.

"#Dégage"

L'Assemblée doit se prononcer sur une motion de défiance, a assuré Moqtada Sadr dans un tweet adressé au Premier ministre qu'il clôt par le hashtag "#Dégage!".

Peu avant, c'est M. Abdel Mahdi lui-même qui avait interpellé les chefs des deux principaux blocs au Parlement en expliquant qu'il existait "un moyen plus rapide" que les élections anticipées auxquelles Moqtada Sadr appelle depuis le début du mois.

"Mettez-vous d'accord avec M. Ameri pour former un nouveau gouvernement", avait-il écrit dans une lettre ouverte à l'ex-chef de milice devenu héraut des manifestations anticorruption.

"Immédiatement", avait aussitôt répondu Moqtada Sadr sur Twitter.

Tandis que les deux hommes s'entendaient, la place Tahrir de Bagdad était noire de monde en dépit d'un couvre-feu nocturne décrété par l'armée mais brisé chaque nuit depuis lundi soir par des concerts de klaxons et des défilés de voitures dont sortent chansons tonitruantes et drapeaux irakiens flottant au vent.

Sur l'emblématique place de Bagdad, Youssef, 33 ans, se félicitait déjà d'un mouvement qui a "donné une voix au peuple". "Même si on ne remplace que l'un d'entre eux, au moins, maintenant on sait qu'on a du poids", assure-t-il à l'AFP.

Les manifestants n'ont cessé de répéter depuis le 1er octobre qu'ils refusaient toute récupération politique.

Au-delà d'un changement de Premier ministre, leur mouvement qui réclamait emplois et services veut désormais une nouvelle Constitution et un renouvellement total d'une classe politique inchangée depuis la chute en 2003 du président Saddam Hussein dans la foulée de l'invasion américaine.

Tahrir "ne se videra pas tant qu'il n'y aura pas de changement", prévient un manifestant.

Dans un pays où, officiellement, la corruption a déjà englouti 410 milliards d'euros de fonds publics, la rue réclame aussi que les "gros poissons" soient forcés de rendre cette somme --deux fois le PIB de l'Irak, deuxième producteur de l'Opep.

Sadr au milieu des manifestants

Moqtada Sadr lui-même est descendu dans la journée rejoindre des manifestants antigouvernementaux sur la place de Najaf, la ville sainte chiite où il réside.

Drapeau irakien autour du cou, il y a fait un tour au volant d'une imposante voiture blanche, a constaté un photographe de l'AFP. Peu auparavant, il avait atterri à l'aéroport de Najaf en provenance d'Iran, selon des sources aéroportuaires.

Le mouvement de contestation inédit dans le pays, car spontané, a été marqué par des violences qui ont coûté la vie depuis début octobre à près de 250 personnes, en majorité des manifestants, selon un bilan officiel.

La contestation a connu deux épisodes: le premier entre le 1er et le 6 octobre, où les violences ont fait 157 morts, quasiment tous des manifestants tués par les balles de tireurs que l'Etat n'a jusqu'ici ni identifiés ni arrêtés.

Durant le second, entamé le 24 octobre, 83 personnes ont péri, la plupart lors de violences nocturnes contre des QG de partis et de factions du Hachd. Il y a eu plus de 8.000 blessés au total, selon un bilan officiel.

"Il faut que ce cercle vicieux de la violence cesse", a plaidé l'ONU.

"Cercle vicieux"

Depuis le début du mois, Moqtada Sadr réclame la démission du gouvernement. Il a fait monter la pression d'un cran samedi quand ses députés ont entamé un sit-in illimité au Parlement.

Cette assemblée se trouve non loin de Tahrir, dans la Zone verte, séparée de l'emblématique place uniquement par le pont al-Joumhouriya sur lequel les heurts entre manifestants et forces de sécurité tirant des grenades assourdissantes se poursuivaient dans la nuit.

Le Parlement a déjà supprimé les primes de l'ensemble des responsables du pays et annoncé qu'il allait former une commission chargée de réfléchir à des amendements constitutionnels.

En réponse et au milieu des tentes où ils dorment désormais, les manifestants à Diwaniya (sud) ont répété qu'ils voulaient "la chute du régime".

Etudiants et élèves ont de nouveau participé aux rassemblements à Nassiriya, Bassora ou Hilla (sud). Les administrations dans plusieurs villes du Sud sont restées fermées.

En journée toutefois, le mouvement de protestation a des allures plutôt festives. Dans les provinces du sud, tribal et très conservateur, de nombreuses femmes se mêlent désormais aux manifestants.

Plusieurs syndicats ont déjà déclaré des grèves générales de plusieurs jours.

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