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Cannes: cri de résistance pour les Brésiliens de "Bacurau"

Ils présentent à Cannes "Bacurau", film sanglant et politique sur une communauté assiégée. Pour les réalisateurs Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles, très engagés contre le nouveau président Jair Bolsonaro, les Brésiliens "doivent vraiment être unis" aujourd'hui pour "résister à certaines choses folles".

Cannes: cri de résistance pour les Brésiliens de "Bacurau"
L'équipe du film "Bacurau", présenté le 15 mai 2019 au festival de Cannes, sur le tapis rouge - ANTONIN THUILLIER [AFP]

Projeté tard mercredi soir, leur film, en lice pour la Palme d'or, raconte l'histoire du village imaginaire de Bacurau, dans le Sertao brésilien (région semi-aride et très pauvre du Nord-Est), "d'ici quelques années".

Le village est frappé par des phénomènes étranges. Il disparaît de la carte, les téléphones portables ne marchent plus, et les habitants se retrouvent isolés. De mystérieux tueurs - qui se révèlent en fait être des Américains engagés par les autorités locales - font alors leur apparition, avec pour mission d'éliminer les villageois. Mais ceux-ci sont bien décidés à ne pas se laisser faire.

Film de genre, à mi-chemin entre western, survival et fantastique, "Bacurau" est le troisième long-métrage de Kleber Mendonça Filho, réalisateur d'"Aquarius", en compétition à Cannes il y a trois ans. Coréalisé avec Juliano Dornelles, son directeur artistique sur de nombreux autres projets, il met notamment à nouveau à l'affiche la star brésilienne Sonia Braga, déjà dans "Aquarius".

Mais, alors que la montée des marches de 2016 avait fait grand bruit, car l'équipe avait brandi des pancartes pour protester contre la destitution de la présidente Dilma Rousseff, celle de "Bacurau" s'est passée mercredi sans remous.

"Je pense que le film suffit", explique Kleber Mendonça Filho, dans un entretien à l'AFP, soulignant que cette oeuvre, dont l'écriture a commencé il y a dix ans, a été rattrapée par la réalité.

"Quand nous avons écrit ça, Trump était juste une blague. Puis il a été élu. (...) Puis Bolsonaro a été élu. Quel impact ça allait avoir sur le film? Ce que nous faisions était rendu obsolète par les événements", raconte le réalisateur de 51 ans.

"Chaque semaine au Brésil, c'est comme si nous avions une bande-annonce pour +Bacurau+ dans les journaux", plaisante Juliano Dornelles, expliquant que le scénario avait "beaucoup d'humour au départ", mais que "la réalité" avait au final rendu le film beaucoup plus sérieux.

"Potion magique d'Astérix"

Kleber Mendonça Filho dit avoir "une sorte de petite utopie: quand les gens se rassemblent, c'est mieux".

"Au Brésil en ce moment, nous devons vraiment être unis pour résister à certaines des choses folles qui se déroulent" avec le nouveau président d'extrême droite, entré en fonction en janvier. La ville de Rio "est un endroit déprimant en ce moment (...) Il y a des gens de Rio qui vont à Recife (sa ville natale, ndlr) comme des réfugiés. Et nous les accueillons, car Recife est encore protégée d'une certaine façon, culturellement et politiquement".

"Je pense que +Bacurau+ est un peu comme ça", souligne-t-il. "C'était l'une des idées du film".

Le village d'irréductibles ne manque pas d'évoquer celui d'Astérix - les habitants y prennent d'ailleurs des drogues qui sont comme "la potion magique", souligne Juliano Dornelles.

Tourné avec des objectifs anamorphiques utilisés dans le cinéma américain des années 70, le film est nourri de nombreuses références, en particulier américaines, du cinéma de Peckinpah à celui de Carpenter, en passant par John Boorman et Brian de Palma, avec une violence stylisée, graphique.

"Je pense que la violence vient de l'histoire", estime Kleber Mendonça Filho, qui dit "ne pas avoir peur" de parler du Brésil dans ses films.

"Pour nous, c'est très facile de faire des films politiques", lance-t-il. Au contraire, "quand on voit une comédie romantique ou même un film d'action dans des cinémas commerciaux, je me dis que ça a dû être beaucoup de travail pour rendre ce film complètement apolitique!".

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