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Birmanie: mentalité d'assiégés face à la communauté internationale

Une mentalité d'assiégés s'est considérablement renforcée en Birmanie dont les habitants soutiennent en masse leur armée et la dirigeante civile Aung San Suu Kyi face aux accusations de l'ONU sur un génocide de la minorité musulmane rohingya.

Birmanie: mentalité d'assiégés face à  la communauté internationale
Aung San Suu Kyi devant des étudiants de l'université de Rangoun, le 28 août 2018 - YE AUNG THU [AFP/Archives]

Cette situation était impensable il y a ne serait-ce que quelques années, quand la junte militaire, honnie et combattue par la même Aung San Suu Kyi, était au pouvoir.

Mais depuis l'autodissolution de la junte en 2011 et la victoire écrasante du parti d'Aung San Suu Kyi aux élections de fin 2015, le rapport de la population à l'armée, dont l'abandon pacifique d'une partie de son pouvoir avait été salué à l'étranger, s'est modifié.

Et cela se ressent, des réseaux sociaux aux terrasses des cafés de Rangoun, la capitale économique birmane.

"Nous étions heureux de lutter contre les militaires pour la démocratie mais nous ne voulons pas nous battre contre eux à propos de l'Etat Rakhine", région de l'ouest de la Birmanie où vivent les Rohingyas, résume Kyaw Kyaw, un Birman de 47 ans interrogé par l'AFP dans un café de Rangoun, ces fameux "tea-shops" débordant sur les trottoirs, où les Birmans se retrouvent après le travail pour discuter.

Dans ce pays à l'écrasante majorité bouddhiste, le sort des Rohingyas, une minorité musulmane ostracisée depuis des décennies, ne suscite guère de compassion.

Sept cent mille Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh voisin depuis un an pour échapper à ce que l'ONU dénonce comme un génocide à leur encontre de la part de l'armée.

"J'ai de la sympathie pour les victimes, mais défendre notre pays contre le terrorisme est plus important", ajoute Kyaw Kyaw, justifiant les actions de l'armée, accusée de viols, meurtres et incendies de villages par le fait que tout a commencé par des attaques de rebelles rohingyas sur des postes de police.

Les rebelles rohingyas sont systématiquement appelés "terroristes" par les autorités birmanes. Et au quotidien, cette population est traitée de tous les noms sur les réseaux sociaux, devenus le déversoir d'une haine anti-rohingya en Birmanie.

Front militaire-gouvernement civil

Si les militaires sont au coeur des accusations d'un rapport incendiaire de l'ONU cette semaine, Aung San Suu Kyi et son gouvernement civil ne sont pas épargnés.

Les enquêteurs de l'ONU ont mis en exergue le fait qu'Aung San Suu Kyi n'a pas utilisé son aura d'"autorité morale" dans son pays. Son gouvernement est aussi accusé d'avoir nié tout problème, d'avoir empêché l'enquête de l'ONU et d'avoir propagé des mensonges.

"A travers leurs actes et omissions, les autorités civiles ont contribué aux atrocités", dit le rapport sans concession de l'ONU.

"Cela me rend triste que le monde entier méprise les Birmans", commente à une table voisine Than Sein, médecin traditionnel de 50 ans, qui se souvient de l'enthousiasme des années d'ouverture du pays dans les années 2010, après des décennies coupés du monde.

Aung San Suu Kyi, véritable icône dans son pays, s'est gardée jusqu'ici de monter au créneau contre les enquêteurs de l'ONU, alors qu'il y a quelques mois elle dénonçait "l'iceberg de désinformation" des médias internationaux.

Cela lui a valu de se faire taxer jeudi de "porte-parole des militaires birmans" par le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein.

"Nous qui vivons la transition en Birmanie portons sur elle un regard différent de ceux qui la voient de l'extérieur et ne sont pas touchés par ses effets", a botté en touche Aung San Suu Kyi lors d'un récent forum à Singapour.

Cette mentalité d'assiégés relevée par les analystes s'illustre sur les réseaux sociaux.

De nombreux internautes ont ainsi remplacé leurs photos de profil sur Facebook par un portrait du chef de l'armée, dont la page a été fermée en raison des accusations de responsabilité directe dans le génocide.

"Si nous, le peuple et l'armée faisons front ensemble, qui peut nous détruire?", écrit un internaute birman.

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