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A Trappes, le choc et la crainte d'une nouvelle stigmatisation

"C'est chaud quand on sait que c'est sous nos fenêtres": des habitants de Trappes étaient sous le choc après la sanglante attaque au couteau de jeudi matin mais craignaient surtout pour l'image déjà dégradée de leur ville, parfois dépeinte comme une place forte du jihadisme.

A Trappes, le choc et la crainte d'une nouvelle stigmatisation
Un cordon de police à Trappes, au sud-ouest de Paris, le 23 août 2018 - Thomas SAMSON [AFP]

Yasmin Omanovic en tremble encore: il habite à moins de 300 mètres des lieux où un homme a tué sa mère et sa sœur et gravement blessé une troisième personne avant d'être abattu par la police.

"Le mec c'est un fou, il aurait peut-être continué en vrai. C'est assez effrayant, imagine t'es à la place du passant", dit ce jeune homme de 21 ans.

Commune des Yvelines gangrenée par le chômage, Trappes est plutôt connue pour ces grands ensembles de béton mais c'est dans un quartier peuplé de petites maisons et bordé par des haies que les faits se sont déroulés.

Personne ici ne se fait d'illusion. Même si le mobile terroriste ne semble pas privilégié, chacun sait que cette agression ne va pas améliorer l'image de la ville, parfois décrite comme un foyer du jihadisme. Une cinquantaine d'habitants sont partis combattre en Irak et en Syrie depuis 2013, selon une source antiterroriste.

Adossé à un muret devant le cordon de sécurité , Anis Fillali, vendeur de 21 ans, se désole: "Ici les gens pensent que c'est Bagdad, mes collègues veulent pas me déposer ils me disent +ouais tu vis à Trappes +, les gens ce matin ils voyaient déjà Daesh !", l'acronyme arabe du groupe État islamique.

Malgré la revendication de l'attaque par l'EI, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb est venu confirmer à Trappes ce que beaucoup de riverains soutiennent becs et ongles: l'auteur de l'attaque est plus un "déséquilibré" qu'un "engagé" aux ordres d'une organisation terroriste.

"Un petit nerveux"

"Je prenais souvent le café avec lui, ça faisait un mois que je l'avais pas vu", raconte Pascal, un habitant du quartier qui dit bien connaître l'assaillant. Les premières rumeurs évoquées dans certains médias sur un possible attentat jihadiste l'ont fait bondir. "On parle de terrorisme mais c'est pas un terroriste, c'est un mec qui a pété les plombs", estime-t-il en se disant "dégouté que les gens disent n'importe quoi".

Présent lui aussi devant le cordon de sécurité, Saïd, électricien de 35 ans, était au collège avec l'assaillant. "Apparemment c'est un drame familial, ça n'a rien à voir avec la religion. Il était séparé, il vivait chez sa mère ici dans une petite maisonnette, il était chauffeur de bus . C'était quelqu'un de super gentil, super ouvert, une personne très bien même si c'était un petit nerveux".

Christian Langlais, qui taille sa haie à deux pas des lieux du drame, ne fait toutefois pas dans l'angélisme. "Ici c'est pas vraiment un quartier calme dit-il en désignant les hauts immeubles en face. C'est la drogue, les armes, les kalachnikov", dit-il.

Les avis divergent sur le quartier mais tous convergent sur un point: le poids des médias dans l'image de la ville, qui a par ailleurs vu éclore Jamel Debbouze et Omar Sy.

Thomas Dubail, 39 ans, chef égoutier, vit ici depuis un peu moins de 10 ans et ne peut réprimer un sourire en apercevant ses voisins: "C'est pire que Soweto ici. Tout est bouclé !". Selon lui, la presse exagère tout ce qui se passe ici. "'Y a eu les émeutes, maintenant ça. Y a tellement d'émoi... N'importe quel taré qui a des soucis familiaux est capable de faire ça".

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