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Goethe contre Burka: débat sur la germanité avant les législatives

Qu'est la germanité? A l'approche des législatives, un ministre proche d'Angela Merkel a prôné le respect par les immigrés d'une "culture de référence", un débat loin de laisser indifférents des Allemands méfiants vis-à-vis du discours identitaire.

Goethe contre Burka: débat sur la germanité avant les législatives
Angela Merkel et son ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, à Berlin le 15 septembre 2015 - JOHN MACDOUGALL [AFP/Archives]

A quatre mois des élections du 24 septembre à l'issue desquelles la chancelière vise un quatrième mandat, son fidèle ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière a fait sien, dans un entretien début mai au tabloïd Bild, un terme chéri des populistes de droite: la "Leitkultur".

Bild y consacre alors une double page, ornée d'un drapeau allemand et d'un titre politiquement et grammaticalement risqué, "Nous ne sommes pas Burka".

Le ministre y expose en dix points sa vision de "la culture de référence": des valeurs empruntes du protestantisme comme "l'ardeur à la tâche", des engagements politiques comme le "patriotisme éclairé" ou l'attachement à l'Europe, ainsi que les grands noms de la culture comme Bach ou Goethe.

Le ministre chrétien-démocrate juge aussi que cela implique de "serrer la main" au sexe opposé et de "montrer son visage" plutôt que de porter une "burka".

Message électoraliste ?

Le message est on ne peut plus clair pour les centaines de milliers de Syriens, Irakiens et Afghans arrivés en Allemagne depuis 2015, mais aussi pour les Allemands qui se sont détournés de la CDU d'Angela Merkel pour voter "Alternative pour l'Allemagne" (AfD), parti anti-islam et anti-migrant.

Mais en voulant remettre au goût du jour un discours employé sans grand succès au début des années 2000 par les conservateurs, le ministre de l'Intérieur s'est retrouvé accusé de dérive électoraliste.

Et la charge n'est pas anodine dans un pays dont l'ADN reste profondément marqué par l'horreur nazie.

Le journal berlinois Tagesspiegel estime ainsi que la "CDU a découvert l'AfD qui sommeillait en elle" et un cadre du parti Vert a qualifié le ministre "de fauteur de trouble droitier".

L'ex-président, Christian Wulff, premier dirigeant allemand à avoir affirmé que "l'islam faisait partie de l'Allemagne", a jugé que la Constitution allemande était une référence suffisante, pas besoin de "Leitkultur".

Sur Twitter, les internautes s'en sont donnés à coeur joie, moquant le ministre à coup de photomontages montrant choucroute et nains de jardin, des clichés bien germains.

Un internaute du parti social-démocrate a également publié sa version alternative des "10 commandements" de l'identité nationale allemande avec en bonne place le classique port de "chaussettes avec les sandales".

La peur d'être minoritaire

Et pourtant, selon deux sondages, la moitié des Allemands approuve le concept de "culture de référence", alors qu'aujourd'hui le pays compte quatre millions de musulmans pour 80 millions d'habitants.

Uwe Liebrecht, 61 ans, est de ceux-là. Pour lui, les immigrés "doivent essayer de s'intégrer à notre culture", d'autant que, selon cet aide-soignant interrogé par l'AFP, les Allemands "sont en train de devenir une minorité".

De tels propos hérissent à l'inverse Gerda Felgner, une enseignante retraitée de 68 ans: "Définir une culture de référence signifie en exclure d'autres".

Nora, 28 ans, née en Irak, abonde dans ce sens. Elle regrette par exemple que le hijab, ce voile qu'elle porte, ait une si mauvaise image qu'elle s'est déjà fait traiter de "fantôme" dans la rue.

"Bien sûr ça fait mal (...) mais d'une certaine manière je comprends car j'ai grandi en Allemagne et je sais que beaucoup d'Allemands ne fréquentent aucun étranger et pensent tout de suite aux histoires de terroristes qu'ils voient à la télé", dit-elle.

Chez certains immigrés et Allemands d'adoption, les références culturelles nationales ne sont cependant pas nécessairement vues comme un mal.

Somkiat, d'origine thaïlandaise, trouve ainsi normal que "chaque pays ait ses règles communes".

"Les étrangers ne peuvent pas juste venir et faire ce qu'ils veulent, ils doivent s'intégrer", dit l'employé de bureau de 62 ans qui vit en Allemagne depuis une décennie.

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