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Guyane: Cazeneuve appelle à "poursuivre le dialogue", la mobilisation se durcit

Bernard Cazeneuve a appelé lundi à "poursuivre le dialogue" en Guyane, mais sans promesses "irréalistes", à l'issue d'une réunion rassemblant une bonne partie du gouvernement sur la situation dans la collectivité d'outre-mer, où la mobilisation se durcit.

Guyane: Cazeneuve appelle à "poursuivre le dialogue", la mobilisation se durcit
Les ministres de l'Intérieur, Mathias Fekl, de la Justice, Jean-Jacques Urvoas et Bernard Cazeneuve à Matignon, le 3 avril 2017 - Jacques DEMARTHON [AFP]

"Je ne m'engagerai que sur ce que je sais pouvoir tenir", a déclaré le Premier ministre, avec à ses côtés 12 membres du gouvernement, dont la ministre de l'Outre-mer Ericka Bareigts et le ministre de l'Intérieur Mathias Fekl.

"Il serait (...) aisé de céder à la facilité et de promettre des mesures et des aides financières d'un montant irréaliste puis d'en laisser la charge et la responsabilité à un autre gouvernement. Ce n'est pas la conception que nous avons de la responsablité dans la République", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre s'exprimait au lendemain de l'ultimatum des responsables du mouvement, qui avaient exigé dimanche 2,5 milliards d'euros "tout de suite", a détaillé le plan de plus d'un milliard d'euros proposé par le gouvernement, dont les engagements doivent être "actés" mercredi en Conseil des ministres.

M. Cazeneuve a voulu "refuser la démagogie" de ceux qui, à Paris comme à Cayenne, "réclament des milliards".

Le collectif "Pou La Gwiyann dékolé" (Pour que la Guyane décolle), qui regroupe l'ensemble des mouvements protestataires, avait annoncé dimanche un durcissement de la mobilisation, expliquant rentrer "dans un rapport de force avec l'Etat" après le départ de la ministre des Outre-mer.

Il avait notamment demandé aux magasins de rester fermés lundi dans le cadre d'une "opération ville-morte", a expliqué à l'AFP une de ses communicantes, Florence Adjodha, mais tout en laissant la possibilité aux propriétaires de ne pas le faire.

A Cayenne, le mouvement des "500 frères contre la délinquance" a toutefois ordonné de fermer tous les magasins de la ville, des membres du groupe, en pointe dans le mouvement social, circulant pour s'assurer de la bonne exécution de la consigne.

"Il faut fermer"

"Il faut fermer", a indiqué à l'AFP l'un de ces membres cagoulés, alors qu'il venait d'intimer l'ordre à un commerçant de baisser son rideau.

"Ils n'ont pas le choix, sinon les +500 frères+ vont venir tout casser", a commenté Ricardo, un travailleur clandestin péruvien qui assistait à la scène.

"Les méthodes des +500 frères+ sont inadmissibles. Ils sont vraiment dangereux", a dénoncé une source gouvernementale.

Ericka Bareigts "fait comme si elle ne savait pas que nous avons 50 ans de retard, qu'on subit, que nous voyons de la misère dans notre pays. Nous allons lui montrer", avait déclaré dimanche Olivier Goudet, un cadre du collectif, par ailleurs porte-parole du groupe des "500 frères".

La ministre des Outre-mer, peu avant de quitter la Guyane dimanche soir, les avait exhortés à rapidement "graver dans le marbre le travail" engrangé "ensemble" après la présentation d'un document en cinq points.

Ce plan "répond aux préoccupations prioritaires exprimées par les différentes parties prenantes regroupées en collectifs, notamment en ce qui concerne l'éducation, la sécurité, la santé ou la commande publique", selon un communiqué de la ministre.

Des accords sectoriels ont également été conclus notamment sur "l'économie", "l'agriculture", "le BTP", "les activités minières" ou encore "les communautés amérindiennes et bushinengue", selon la ministre.

"C'est pas mal, mais ce n'est pas encore assez", a commenté Mickaël Mansé, autre porte-parole des "500 frères".

Et d'affirmer que la fusée Ariane 5 "restera au sol tant que la Guyane ne décollera pas". Une manifestation massive a été annoncée pour mardi à 9H00 (14H00 à Paris) à Kourou, près du site de lancement des fusées Ariane. Air France a annulé son vol direct de lundi de Paris pour la Guyane.

Le mouvement social d'ampleur inédite que connaît ce vaste territoire d'Amérique du Sud (83.000 km2) situé à 7.000 km de Paris depuis deux semaines, est basé sur des revendications sécuritaires, économiques et sociales, ainsi que sur la méfiance face à l'Etat, accusé de sous-investissement depuis des décennies. "Pou La Gwiyann dékolé" avait aussi demandé samedi "un statut particulier pour la Guyane".

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