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Pour la première génération post-soviétique, un passé idéalisé

Pour Irina Tchoubkovets, le 25 décembre 1991 est une fête, l'anniversaire de sa naissance à Briansk, dans le sud-ouest de la Russie. Mais pour l'Histoire comme pour des millions de personnes, c'est l'acte de décès de l'Union soviétique.

Pour la première génération post-soviétique, un passé idéalisé
Le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev se prépare à s'adresser à la Nation pour annoncer sa démission, le 25 décembre 1991 - VITALY ARMAND [AFP/Archives]

Au même moment, ou presque, où le dernier dirigeant de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, annonçait sa démission et que le drapeau tricolore était hissé pour la première fois sur le Kremlin, en remplacement de celui rouge et doré de l'Union soviétique, Irina naissait.

"J'ai reçu un acte de naissance soviétique, mais il n'était pas clair du tout dans quel pays nous habitions", raconte à l'AFP la jeune femme.

Son enfance a coïncidé avec l'époque tumultueuse du premier président russe Boris Eltsine, marquée par une nouvelle liberté mais aussi par l'insécurité financière et une explosion de la criminalité.

Avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, de premiers signes de stabilité sont apparus, et son entrée dans l'adolescence a été plus optimiste.

Aujourd'hui mariée à un officier de l'armée et mère d'un fils de deux ans, Irina n'a évidemment pas de souvenirs personnels de l'URSS. Mais elle a hérité de ceux de sa grand-mère qui, comme beaucoup de Russes, a fini par idéaliser l'URSS, pays de leur jeunesse.

"Elle aimait toujours dire que tout avait été mieux à l'époque soviétique : les gens étaient pauvres, mais égaux", dit-elle.

"Maintenant, il y a beaucoup d'écarts" entre les riches et les pauvres, alors que les ménages russes sont durement frappés par une crise économique aggravée par les sanctions occidentales et la chute des prix du pétrole, déplore-t-elle.

"J'aimerais que tout soit stable et que les gens sachent comment ce sera dans cinq ou dix ans", comme c'était le cas à l'époque soviétique, ajoute la jeune femme.

Confiance dans l'Etat

Selon un récent sondage du centre indépendant Levada, un cinquième des Russes âgés de 18 à 24 ans regrettent la chute de l'Empire soviétique. Cette attitude est due essentiellement au patriotisme grandissant cultivé par le président Vladimir Poutine, selon des experts.

En 2005, M. Poutine avait ainsi qualifié la chute de l'URSS de "plus grande catastrophe géopolitique du XXème siècle".

Depuis, les médias publics russes ne cessent de promouvoir une image positive de l'Union soviétique et d'alimenter dans l'esprit de la population le souvenir d'une superpuissance stable pour ses citoyens et respectée à l'international.

"La perception nostalgique et positive de l'URSS qui est souvent véhiculée par les autorités a été adoptée par la jeune génération", résume la sociologue Karina Pipiïa, du centre Levada.

"Ce n'est pas parce qu'ils savent quelque chose de l'URSS, mais plutôt parce qu'ils sont loyaux aux autorités. Si les autorités disent que c'est bien, eux aussi, ils pensent que cela doit être bien", explique-t-elle.

A la différence de la jeunesse des années 1990, les jeunes d'aujourd'hui ont confiance dans l'Etat et cherchent son soutien, en optant comme sous l'URSS pour un emploi de fonctionnaire plutôt qu'à un poste dans le secteur privé, selon Mme Pipiïa.

"Nous pouvons toujours sentir l'héritage soviétique parce que le secteur public est fort et que le secteur privé est faible", assure à l'AFP Vassili Koloskov, diplôme en littérature française, qui est né comme Irina Tchoubkovets le 25 décembre 1991.

Pourtant seulement 3% des jeunes Russes disent vouloir vivre sous le communisme.

"J'aime les choses telles qu'elles sont maintenant. Je n'aimerais pas revenir en arrière", souligne M. Koloskov.

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