Calvados. Un enfant de cinq ans appelé à témoigner lors d'une enquête pour violences conjugales

A la suite de la rupture de ses parents, un petit garçon de cinq ans est confié à la garde de sa mère. Un week-end sur deux, il se rend chez son père. Mais le samedi 30 avril 2016, celle-ci signifie à son ex-compagnon que l'enfant n'ira pas le voir car il est invité à un anniversaire. Du coté du père, la colère monte, c'est « son » week-end. Vers 18h30, il se rend au domicile de la mère, à Saint-Manvieu Norrey, à l'ouest de Caen (Calvados).

Entrant, aux dires de la femme, sans frapper, il les trouve tous les deux assis dans le canapé. Une discussion houleuse s'engage et l'homme la frappe à la tête. Le certificat médical notera une plaie du lobe de l'oreille, des blessures au crâne et à la tempe. Extrêmement choquée, la victime sera trois mois en arrêt maladie.

Le prévenu nie tout en bloc
L'homme a été jugé pour violences conjugales le mercredi 10 août 2016 par le tribunal de grande instance de Caen. Après un SMS dans lequel il demande pardon, le prévenu nie tout en bloc, traitant sa femme de menteuse.

Devant le désaccord des deux antagonistes, les enquêteurs se voient contraints d'interroger l'enfant sur les faits. « Papa a été méchant, maman a été moins méchante, elle a juste cassé les lunettes de papa. Lui il a tapé sur la tête de maman. J'ai pleuré. ». Le casier judiciaire de l'homme comporte des mentions de délits routiers mais aucune pour des faits de violence.

« Quelle responsabilité, pour un enfant de cinq ans ! »
L'avocat de la défense déplore : «  Quelle responsabilité pour un enfant de cinq ans de devoir dire lequel de ses parents est le plus méchant ! La violence a été réciproque car elle a su le pousser à bout. Antérieurement, sachant qu'il aime se vêtir, elle s'est introduite chez lui pour asperger tous ses vêtements avec de l'eau de javel. Ce qui est bien représentatif d'une femme rancunière. »

Le procureur rappelle que les violences conjugales sont détestables et d'avantage encore devant de jeunes enfants. Il requiert quatre mois de prison avec sursis. Au final, ce sera 500 euros d'amende, dont 200 euros avec sursis, ainsi 450 euros de frais de justice.