En ce moment : Forget Somebody - Tom GREGORY Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Strasbourg (AFP). Avec Das Liebesverbot, l'opéra du Rhin dévoile un visage souriant de Wagner

L'Opéra du Rhin présente à Strasbourg un visage méconnu de Richard Wagner en créant pour la première fois en France Das Liebesverbot, une œuvre de jeunesse très enlevée, qui évoque plus un opéra comique italien que les opéras "sérieux" qui ont fait sa renommée.

Strasbourg (AFP). Avec Das Liebesverbot, l'opéra du Rhin dévoile un visage souriant de Wagner
Une scène de l'opéra de Wagner "Das liebesverbot", présentée à Strasbourg à l'Opéra national du Rhin, le 6 mai 2016 - AFP

Cette "Défense d'aimer" est l'oeuvre d'un tout jeune Wagner, âgé de seulement 21 ans quand il en compose les premières notes.

Le jeune homme y met en scène un gouverneur allemand qui suscite l'hostilité de la population en voulant interdire le carnaval.

Proche des idées progressistes du Mouvement Jeune Allemagne, Wagner utilise cette trame pour dénoncer le puritanisme bourgeois qui règne chez lui, opposé à une supposée sensualité italienne.

Bien loin des opéras qui feront entrer quelques décennies plus tard le maître de Bayreuth dans la légende, Das Liebesverbot verse dans le comique, "presque le boulevard par moments", souligne Mariame Clément, qui le met en scène à l'Opéra du Rhin.

A travers les quiproquos et les déguisements, le spectateur est invité à suivre les aventures d'une tempétueuse religieuse qui fera succomber l'hypocrite gouverneur à ses charmes pour sauver la vie de son frère, accusé de débauche.

"Il y a toujours des oppresseurs, des fanatiques, des tyrans, et il y a toujours des êtres humains qui veulent s'amuser en dépit des lois, de la dictature", souligne Mariame Clément, qui a opté pour une mise en scène qui tend à décontextualiser l'histoire.

Au-delà de cette intrigue peu connue du grand public, l'auditoire est invité à découvrir la musique d'un Wagner qui se cherche encore, puise son inspiration chez Mozart et dans l'opéra italien.

- Un "flop" -

La réception de Das Liebesverbot ne fut pas de nature à l'encourager dans la voie de l'opéra-comique. La première représentation en 1836 fut un véritable "flop", en partie parce que la troupe n'avait pas pu suffisamment répéter. Et la seconde représentation fut annulée pour cause de bagarre en coulisses sur fond d'intrigue amoureuse.

Wagner nourrit ensuite l'espoir de monter son opéra à Paris, mais le théâtre de la Renaissance, qui s'était montré intéressé, fit faillite avant de pouvoir passer à l'acte.

Il n'en fallait pas beaucoup plus pour conférer à Das Liebesverbot une aura d'opéra maudit.

Pourtant, c'est Wagner lui-même qui contribua le plus à le faire tomber dans l'oubli, en excluant ses trois opéras de jeunesse du périmètre des oeuvres pouvant être jouées au festival de Bayreuth.

"A partir des années 1840-1850, Wagner développe un nouveau concept d'opéra, qu'il appelle le drame musical. Ses travaux de jeunesse sont très loin de cet idéal", explique le musicologue Mathieu Schneider, bon connaisseur du maître allemand.

Pourtant, le chercheur voit le "grand Wagner" qui révolutionna l'opéra apparaître en filigrane dans Das Liebesverbot, à travers l'écriture orchestrale très ambitieuse et l'importance dans l'oeuvre de motifs écrits pour l'orchestre, non pour le chant.

Le livret présente par ailleurs des qualités de naturel et de fluidité qui s'estomperont dans les oeuvres plus tardives au profit d'une langue volontairement archaïsante, inspirée par la poésie de la fin du Moyen-Age allemand, souligne Mathieu Schneider, qui trouve ici à Wagner "des qualités d'homme de théâtre".

Das Liebesverbot est donné à Strasbourg jusqu'au 22 mai, puis les 3 et 5 juin à la Filature à Mulhouse.

Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Pour aller plus loin
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
MAISON BREHAL
MAISON BREHAL Bréhal (50290) 400€ Découvrir
Maison meublée bail 1 an LOUVIGNY
Maison meublée bail 1 an LOUVIGNY Louvigny (14111) 2 000€ Découvrir
Bretagne, 22 - Plestin-les-Grèves St-Efflam, loue meublés...
Bretagne, 22 - Plestin-les-Grèves St-Efflam, loue meublés... Plestin-les-Grèves (22310) 0€ Découvrir
loue très beau chalet...
loue très beau chalet... La Bresse (88250) 0€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Meuble de cuisine
Meuble de cuisine Luc-sur-Mer (14530) 1 000€ Découvrir
salle à manger en merisier complete
salle à manger en merisier complete Luc-sur-Mer (14530) 1 200€ Découvrir
Lit clos breton
Lit clos breton Pleumeur-Bodou (22560) 750€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du mardi 7 mai
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Strasbourg (AFP). Avec Das Liebesverbot, l'opéra du Rhin dévoile un visage souriant de Wagner