En kiosque, Charlie Hebdo a trouvé de nouveaux lecteurs

"Avant, les ventes de Charlie Hebdo étaient plus que confidentielles" rappelle Jacques, patron du bureau de tabac le Maryland à Cherbourg. Depuis l'attentat du 7 janvier, il reçoit plus d'exemplaires du journal, et des nouveaux habitués ont fait leur apparition parmi les lecteurs. "Pendant quatre mois, après les événements, il y a eu un véritable effet Charlie. Depuis, ça se tasse un peu".

A deux pas de là, Guylaine Couppey, qui tient le Tabac du Théâtre, a elle aussi constaté une augmentation des ventes. "Auparavant, elles se comptaient sur les doigts d'une main, il y avait souvent des invendus." La buraliste a vu arriver des lecteurs qui ne connaissaient pas, ou peu, Charlie Hebdo avant la tuerie. Elle remarque aussi que la médiatisation amène les lecteurs dans les kiosques. "Pour le numéro spécial 1 an, paru ce mercredi, s'ils n'avaient pas entendu l'information à la radio ce matin, certains acheteurs n'y auraient peut-être pas pensé".

Chez Valentin Le Roy, qui tient deux espaces presse à Cherbourg, certains lecteurs attendaient à l'ouverture, devant les grilles, afin d'être sûrs de bénéficier du numéro spécial de 32 pages. "Mais en réalité ce n'est pas comparable au numéro des survivants, "Tout est pardonné", où nous n'avions même pas pu en proposer le premier jour, tout était épuisé !". Côté chiffre, lui recevait avant les attentats quatre à cinq exemplaires par semaine de Charlie Hebdo. Aujourd'hui le tirage selon les semaines peut aller de 20 à 30 journaux, avec jusqu'à une quinzaine de ventes, selon l'actualité.

Charlie Hebdo bénéficie depuis les attaques de 210.000 abonnés. Parmi eux, Manuel, de Tourlaville. Il hésite encore à se réengager pour une année. "C'était un geste de solidarité, mais je doute aujourd'hui que mon abonnement soit indispensable au journal pour survivre. Je le regarde chaque semaine, principalement les dessins, quelques articles aussi".

BONUS AUDIO - Reportages à Cherbourg