Imprimerie de la prison de Caen : l'Artec confrontée à une importante baisse d'activité

A l'aube de son trentième anniversaire, l'association Artec voit sombre. La structure, qui forme des détenus aux métiers de l'imprimerie depuis 1985, enregistre depuis plusieurs mois une baisse d'activité inquiétante. « Nous vivons grâce à nos clients et aux subventions des collectivités. Mais ces dernières ne sont pas fixes. On ne sait jamais de quoi l'exercice sera fait », rappelle Jean-Baptiste Delaby, président de l’Artec. Pour ne pas mourir à petit feu, et développer son réseau de prospects, l'Artec a recruté il y a un peu plus d'un mois un étudiant en alternance de l’École supérieure des services aux entreprises, Jason Lahaye. « Nous n'avions ni le temps, ni les compétences », reconnaît Annick Le Roux, administratrice de l'Artec.

L'augmentation du coût des matières premières (papier, encre...), la concurrence d'Internet ou les contrats annuels passés par des locomotives du secteur sont autant de raisons qui poussent lentement mais sûrement l'Artec dans les difficultés. Leur champs de compétences est pourtant important : dépliants, brochures, affiches, calendriers, cartes de visite, faire-part et même livres ! « Nous sommes concurrentiels sur le marché des petites quantités», précise Jean-Baptiste Delaby.

L'Artec, qui fait figure de « laboratoire expérimental » dans le domaine, doit prochainement rencontrer Sophie Simonnet, adjointe au maire de Caen chargée de la démocratie de proximité, la vie associative, de l'économie sociale et solidaire. Elle espère aussi prochainement recevoir le soutien affiché de Christiane Taubira, la Garde des Sceaux prônant régulièrement la "formation et réinsertion" des détenus. « C'est notre raison d'être », conclut le président de l’Artec.

Bonus audio > Ecoutez les témoignages de deux détenus recueillis en prison.