Ils sont candidats pour la première fois, ou dans la vie politique et citoyenne depuis plusieurs années, mais tous ont le même défi : rassembler le bon nombre de personnes prêtes à s'engager dans une liste pour les municipales 2026. Ce chiffre diffère selon la taille des villes : 27 pour des villes comme Verson, Bretteville-sur-Odon ou Biéville-Beuville, 33 pour Mondeville et Ifs.
Trouver des personnes
prêtes à s'engager
"On n'élit pas un maire, on élit une équipe." Benjamin Lepaysant est candidat à la mairie de Biéville-Beuville : pour construire sa liste, il s'est rapproché des personnes avec les mêmes appétences que lui, issus de l'associatif local pour la plupart, ou qui siègent au conseil citoyen, espace de participation où les habitants peuvent dialoguer et proposer des idées pour leur quartier. Benoit Le Retif, candidat aux municipales de Verson, s'est également tourné vers des profils déjà engagés dans les projets de leur ville, et identifiés à l'échelle locale mais a aussi souhaité sortir du "microcosme associatif" : "J'ai cherché des personnes qui partagent des angles de vue différents, pas forcément du même bord politique, avec qui les désaccords amènent à des décisions politiques."
A Bretteville-sur-Odon, Patrice Machuret a d'abord échangé avec l'équipe sortante du maire Patrick Lecaplain, qui a choisi de ne pas se représenter. "Parmi les élus actuels, seuls un sur deux souhaitent continuer. Il me fallait donc trouver une quinzaine d'autres personnes." Pour l'ensemble des candidats, une bonne liste doit refléter la diversité des habitants : jeunes parents, retraités, enseignants, agriculteurs, travailleurs sociaux ou dirigeants d'entreprise. Pierre Machuret se souvient d'avoir contacté un habitant, boulanger à Caen, d'abord réticent : "Il m'a dit : 'Pourquoi moi ? Je n'ai qu'un CAP de boulanger.' Mais il gère une entreprise, et c'est une vraie compétence."
Compter sur un collectif déjà formé
A Ifs, le candidat Didrik Janin-Hamel s'appuie sur une autre approche. Sa liste est portée par l'association La Gauche citoyenne. Le collectif a choisi la méthode du "vote sans candidat" pour désigner son chef de file : "Nous avons d'abord discuté des critères liés à ce rôle, puis voté collectivement pour les profils les plus en phase avec les missions de la ville", explique-t-il.
Pour compléter la liste, l'association organise des ateliers citoyens, des moments d'échange avec les habitants pour connaître leurs attentes, mais aussi pour repérer de nouvelles personnes prêtes à s'impliquer. A Mondeville, le candidat Joël Jeanne mise lui aussi sur la participation citoyenne. Il anime des "ateliers du projet", où les habitants échangent en tables rondes autour de thèmes comme le logement ou les services publics, ou l'environnement. "L'idée, c'est de donner la parole aux citoyens et de construire le projet ensemble, dans une démarche d'intelligence collective."
Quel que soit le statut ou les bords politiques, une liste pour les municipales se construit avant tout autour de personnes engagées pour leur commune. Pour Benjamin Lepaysant, il s'agit de "trouver le bon équilibre entre disponibilité, engagement, savoir-être et savoir-faire". De son côté, Benoit Le Retif insiste aussi sur "l'envie de porter une vision du territoire et de rendre les habitants fiers de leur commune".
Respecter la parité sur les listes électorales,est-ce toujours un défi ?
Les nouvelles règles électorales imposent aux communes de respecter la parité sur les listes pour les prochaines élections municipales.
"La parité sur les listes électorales reste une contrainte, car c'est parfois difficile à respecter, mais c'est aussi une richesse : elle permet la pluralité", reconnaît Benoît Le Rétif, candidat à la municipalité de Verson. Selon lui, il est souvent plus compliqué de convaincre des femmes de s'engager. "Elles se mettent plus de barrières, pensent ne pas avoir le temps ou doutent davantage de leurs capacités", observe-t-il. Didrik Janin-Hamel, candidat aux municipales d'Ifs, partage ce constat : "Pour le moment, j'ai assez d'hommes, mais il me manque des femmes." Il évoque aussi la charge domestique encore majoritairement portée par elles, ce qui, selon lui, peut freiner leur engagement. A Mondeville, Joël Jeanne nuance : "La parité n'est pas difficile à respecter. Le vrai défi, c'est de trouver des jeunes prêts à s'impliquer dans la vie municipale."
Le manque de femmes se ressent aussi dans la représentation des chefs de file. A ce jour, aucune femme ne s'est encore officiellement déclarée tête de liste dans les communes de Caen la Mer.
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