L'Autorité environnementale relève des zones d'ombre concernant l'impact sanitaire, environnemental ainsi que la sûreté du chantier et de l'exploitation de deux nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 par EDF à Penly (Seine-Maritime), dans un rapport publié début octobre.
"Des implications possibles pour le milieu et la santé humaine"
Cette instance indépendante a pour mission de rendre des avis sur les conséquences pour la santé et l'environnement de grands chantiers comme des infrastructures routières ou énergétiques. Concernant le projet de nouveaux réacteurs nucléaires à Penly, elle a identifié plusieurs sujets "avec des implications possibles pour le milieu et la santé humaine" que le maître d'ouvrage EDF doit "approfondir". L'avis, émis le 10 octobre et rendu public le 15, liste en particulier la sûreté des installations, le risque de submersion, les rejets de substances chimiques et la destruction d'habitats marins, ou encore le coût du démantèlement des installations.
"Risque de submersion lié à la montée des eaux"
L'Autorité considère "encore insuffisante" la prise en compte du dérèglement climatique par EDF pour la construction de deux nouveaux réacteurs d'une puissance de 1 670 mégawatts de type EPR2 en bord de Manche, "en particulier du fait du risque de submersion lié à la montée des eaux et aux tempêtes accrues". Par ailleurs, "les rejets en mer de substances toxiques ou cancérigènes (...) ne sont pas estimés à l'échelle de la centrale" et il n'est donc "pas possible à ce stade d'affirmer qu'il n'y a pas d'impacts significatifs sur l'environnement et la santé humaine, ni même que la réglementation sera respectée", affirment les auteurs du rapport.
Destruction d'habitats marins remarquables
Ce chantier entraîne, selon eux, "la destruction d'habitats marins remarquables et sensibles sans compensation à la hauteur des impacts". L'Autorité environnementale s'étonne que "les documents de sûreté mis à disposition" n'aient pas pu faire l'objet "d'une véritable analyse" par ses membres, des "parties entières" en ayant été exclues par EDF "pour raison de sécurité" allant parfois "au-delà des prescriptions réglementaires". Enfin, le rapport souligne que le dossier d'EDF n'indique pas le montant nécessaire à provisionner pour "le démantèlement" des deux réacteurs EPR2, ni pour "la gestion des déchets et la remise en état du site". L'Autorité salue toutefois des progrès. Elle se félicite qu'EDF ait répondu à "toutes les recommandations" du premier avis datant de novembre 2023 et que l'entreprise ait réalisé une étude d'impact "en profondeur" et étudié plus finement les nuisances sonores du chantier.
Une autorisation environnementale accordée en juin 2024 a permis à EDF de démarrer l'an dernier le chantier des aménagements pour installer deux nouveaux EPR2, avant même l'autorisation de leur création, toujours à l'instruction, à côté des deux réacteurs préexistants de 1 300 mégawatts.
Avec AFP
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