Je retrouve Philippe Poulet, le président du club d'apnée Cap Sud, un mardi soir au stade nautique de Caen. Ce créneau est normalement réservé aux pratiquants confirmés… j'espère être à la hauteur ! Très vite, je comprends que l'apnée n'a rien à voir avec le jeu d'enfant consistant à rester le plus longtemps possible sous l'eau. Ici, il s'agit d'un sport complet, où se mêlent technique, respiration et, surtout, relâchement.
L'art de se détendre
En passant par les douches, j'apprends que l'initiation se déroule dans le bassin extérieur de 50 mètres. Il est 21h la nuit est tombée, le thermomètre affiche 17 degrés. Le défi de l'apnée commence par là : accepter de se jeter à l'eau. Philippe Poulet me présente l'équipement. Un masque, des palmes, dont il existe plusieurs versions : les classiques ; les longues, spectaculaires, de presque un mètre ; et la monopalme, une seule grande palme pour les deux pieds qui permet d'enchaîner les longueurs à une vitesse record. Enfin, un poids de 2,5 kilos à porter autour du cou, qui évite de flotter et facilite la descente. Premier exercice : une longueur avec les bras collés au corps, sans palmes, avec le poids autour du cou. J'inspire profondément et me lance. Réflexe immédiat : souffler de l'air sous l'eau. Mauvais réflexe. "Il faut conserver l'air et le relâcher seulement une fois en surface", corrige mon initiateur. Je recommence, en appliquant son conseil, et réussis à dépasser les 10 mètres.
Trouver son rythme
Entre chaque essai, on récupère calmement en surface. Je me tiens à la ligne d'eau pour économiser mon énergie. Ce temps de pause est presque aussi important que la plongée : c'est là que le corps se détend et que l'on apprend à écouter son souffle. Puis vient le moment de chausser les palmes. La différence est immédiate : je glisse plus vite, plus loin, presque sans effort. Philippe Poulet me propose d'essayer deux techniques. Les battements classiques, proches de la nage traditionnelle. Ou l'ondulation, plus fluide, qui rappelle le mouvement des sirènes. Je choisis les battements, plus naturels pour moi.
Peu à peu, je me surprends à progresser. Je me laisse porter, je ne pense plus à rien. Sous l'eau, tout est calme. Seul compte le mouvement. A ma grande surprise, je parviens à tenir 30 mètres d'un trait sans respirer. Philippe Poulet me félicite : "C'est rare pour une première !" La séance se termine par quelques longueurs sur le dos, toujours dans l'idée de se détendre. Je sors de l'eau apaisée, presque en apesanteur.
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