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Rapport Sauvé: à Reims et Rennes, premières messes après la tempête

France-Monde. D'abord la stupéfaction, puis "la honte": à Reims et à Rennes, religieux et croyants se disaient bouleversés dimanche par les conclusions de l'édifiant rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l'Eglise catholique depuis 1950.

Rapport Sauvé: à Reims et Rennes, premières messes après la tempête
La cathédrale Notre-Dame de Reims le 16 mai 2020 - FRANCOIS NASCIMBENI [AFP/Archives]

Dans le choeur grandiose de la cathédrale Notre-Dame de Reims, au pied du vitrail bleu flamboyant de la crucifixion, peint par Chagall, le père Jean-Pierre Laurent débute par ces mots: "Demander pardon!"

Il est 9H30. Quelque 200 fidèles lui font face. Ils écoutent, en silence, ses mots résonner dans l'imposant édifice gothique, site historique du sacre des rois de France.

Reprenant à son compte les termes du pape François, le père Laurent, recteur de la cathédrale, exprime sa "honte" face au bilan sans appel dressé par la commission Sauvé: 216.000 mineurs victimes de prêtres, diacres et religieux depuis 1950.

"J'ai été sonné", affirme le prêtre. L'institution n'a "pas su entendre l'ampleur du mal subi". Il poursuit: "Les abus ont abîmé et détruit les victimes".

"Il ne faut pas nous centrer sur nous, mais sur les victimes", insiste-t-il. "Qu'elles reçoivent justice, qu'elles se reconstruisent, qu'elles retrouvent la paix".

"Désastre"

A la sortie de la messe, sous un grand soleil glacé, Claire Schwartz, 67 ans, se dit "profondément choquée et attristée". "Les chiffres dévoilés par le rapport sont extrêmement importants et inattendus. Nous sommes dans l'incompréhension", soupire cette dame aux cheveux gris.

A ses côtés, son époux Pierre confesse lui aussi une "grande tristesse". "L'Eglise doit prendre des mesures pour que tout cela ne se reproduise plus". Mais ça "va prendre du temps", ajoute-t-il.

"L'Eglise mettra plusieurs décennies pour s'en remettre", tranche Sibylle Paillot, 36 ans, doudoune rouge vif face au froid matinal.

"Nous sommes surpris par l'ampleur du désastre et surtout honteux d'imaginer que tout cela ait pu se produire", poursuit cette mère de quatre enfants. "Des personnes devront payer. C'est le boulot qui nous reste".

Pas question cependant, dit-elle, de "toucher au secret de la confession", objet d'une vive polémique depuis que le président de la Conférence des évêques de France (CEF), l'archevêque de Reims Mgr Eric de Moulins-Beaufort, a affirmé qu'il était "plus fort que les lois de la République".

"Ecoeurant"

"Si un pédophile vient se confesser, le prêtre va lui dire +allez vous dénoncer+ parce que dans la confession il y a un critère essentiel qui est la contrition. Si un enfant se confie, ce n'est pas pour des crimes qu'il aurait commis et le prêtre n'est donc pas tenu au secret dans ce cas-là", explique, à 500 km de là, David Bévillard, 60 ans.

Lui vient d'assister à une messe dans l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rennes... où le rapport Sauvé n'a pas été évoqué. Mais il s'inquiète, dit-il, de voir "tous les prêtres assimilés à des pédophiles".

"On savait que ça existait mais je ne pensais pas que ça prendrait une telle ampleur, ça met en lumière de gros problèmes de gouvernance", estime cet homme en veste bleu marine.

Un peu plus loin, Benoit Perrin, 36 ans, porte l'un de ses quatre enfants sur ses épaules. Il dit les confier "avec une grande confiance depuis plusieurs années pour des activités dans l'église parce que la prise de conscience existe".

"Là où les enfants ont leurs activités, les portes fermées sont toujours vitrées et les adultes ne restent jamais seuls avec des enfants", affirme-t-il.

"Les résultats de ce rapport sont accablants et écoeurants", mais aussi "salutaires", considère pour sa part Nicolas Guillou, prêtre de la paroisse Notre-Dame de Bonne Nouvelle, dans le centre-ville de Rennes. "L'institution doit faire son aggiornamento."

Mais "le secret de la confession est intangible au même titre que le secret professionnel pour les médecins ou les avocats", insiste le religieux. "Il y a plein de possibilités pour faire dire les choses."

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