Pas de passe sanitaire exigé à l'entrée des collèges et des lycées, mais tout de même un “protocole de niveau 2” : masque dès le primaire, aération renforcée, limitation du brassage entre niveaux scolaires… Et vaccination pour “les élèves volontaires de plus de 12 ans” dès le début du mois de septembre ! Ces annonces de Jean-Michel Blanquer louvoient entre rigueur médicale et nécessités scolaires. Mais elles soulèvent une houle d'objections dans le corps enseignant.
Les syndicats ripostent que ce nouveau dispositif est “insuffisant” : “plus léger qu'en juin dernier – notamment pour la restauration scolaire – alors que le taux d'incidence du virus est plus élevé chez les élèves à cause du variant delta", critique le syndicat Snuipp-FSU. Le syndicat SNALC formule pour l'école la même critique que les syndicats médicaux pour les hôpitaux : afin de lutter contre l'épidémie il aurait fallu renforcer les établissements, or “le gouvernement n'a pas investi dans des personnels ou dans du matériel."
Les soucis des parents d'élèves
En cas de détection d'un cas de Covid dans un lycée ou un collège, seuls les élèves non-vaccinés devront rester chez eux. Mais cette mesure, nombre de parents d'élèves la ressentent comme une injustice et une discrimination. Le ministère répond en citant une étude israélienne sur 1,2 million de patients : selon celle-ci, une personne ayant reçu deux doses du vaccin Pfizer présente dix fois moins de risques d'être contaminée. Et selon l'institut Pasteur, une personne non-vaccinée a douze fois plus de risques de transmettre le Covid. Conclusion fortement suggérée aux parents : la solution est que les élèves se fassent vacciner en très grand nombre, pour être toujours plus nombreux à pouvoir rester en cours. Et pour éviter que tous finissent relégués dans le distanciel comme en 2020-2021. Jean-Michel Blanquer insiste : “Un élève non vacciné est dans une situation plus risquée qu'un élève qui a reçu au moins une injection. Lui demander de rester chez lui en cas de contact à risque, c'est le protéger et protéger les autres."
Cela dit, les lycées et les collèges rappellent aux parents que les mesures sanitaires décidées pour cette rentrée ne sont pas rigides : leur niveau pourra être abaissé – ou élevé –selon l'évolution locale de l'épidémie, en liaison permanente avec les académies et les préfets.
Épidémie : les chiffres et les faits
Et où en est-on sur le terrain ? Plus de 55 % des jeunes Français de 12 à 17 ans ont déjà reçu au moins une dose de vaccin. Par ailleurs et de façon générale, l'opinion française paraît évoluer. Selon une enquête Elabe pour BFMTV, 77 % des Français de plus de 35 ans approuvent le passe dans les transports, 72 % l'approuvent dans les lieux de loisir et de culture, 65 % l'approuvent pour l'accès aux hôpitaux, et 64 % l'approuvent pour l'accès aux cafés, bars et restaurants : chiffres en forte hausse par rapport au mois de juillet. De même, 54 % des Français se déclarent hostiles aux manifestations anti-passe : six points de plus que le 3 août. Le soutien à ces manifestations recule à 34 %.
La dernière étude de la Direction nationale de la recherche sur la vaccination, les hospitalisations et le dépistage, indique qu'à l'hôpital il y a cet été 11 fois plus d'entrées en soins critiques parmi les non-vaccinés que parmi les vaccinés à deux doses. Entre le 2 et le 8 août, il y a eu “4,7 fois plus de décès chez les non-vaccinés que chez les complètement vaccinés".
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