Ils ont votre vie entre les mains lorsque vous appelez le 15 : les ARM, assistants de régulation médicale du SAMU 61 du centre hospitalier intercommunal d'Alençon-Mamers (CHICAM) ont entamé un mouvement de grève illimité, mardi 1er juin au matin.
Ces ARM s'opposent à la proposition de loi d'un député qui prévoit la création d'un numéro unique d'appel d'urgence pour le SAMU et les pompiers, mais aussi pour la police, la gendarmerie et tous les numéros d'urgence sociale ou autre. Il en existerait 13 différents en France, loin des États-Unis et du numéro unique 911, mais où l'organisation n'est pas comparable. Sur le même modèle et selon ce projet, en France aussi, tous les appels arriveraient donc sur un opérateur unique. Cette proposition de loi actuellement à l'étude, mais elle est rejetée par les ARM.
"A chaque métier sa qualification"
Quid du secret médical avec les autres services sur ce même numéro de téléphone unique ? Quid du secret policier ? "Et ce serait aussi un risque de saturation à l'entrée des Urgences de l'hôpital en raison de malades mal orientés… À chaque métier sa qualification", revendiquent Nicolas Leblanc et Baptiste Jego, opérateurs du SAMU 61, qui insistent : "Clairement, c'est un métier, on a eu deux ans de formation pour cela. Au premier appel, on est capables d'identifier la gravité et d'envoyer les secours adaptés ou d'envoyer les gens vers la médecine libérale."
Ecoutez ici Dominique Leblanc et Baptiste Jégo:
Parallèlement à leur opposition au numéro d'appel de secours unique, à l'hôpital d'Alençon, les 17 ARM réclament aussi des moyens humains : un opérateur supplémentaire au quotidien, alors qu'ils ne sont actuellement que trois en service simultanément, ce qui ne leur laisse pas le temps de prendre de pauses, y compris pour déjeuner, durant leurs douze heures consécutives de service.
Le docteur Michel Koukougnon, directeur des urgences du centre hospitalier d'Alençon, tempère : "Il faut être vigilant, mais rien n'est encore acté concernant le numéro d'appel unique des urgences. Mais il faut se mobiliser pour montrer notre opposition à ce projet." Michel Koukougnon soutient son personnel et, en réponse à leurs revendications sur le manque de personnel, il annonce l'arrivée de superviseurs de salle au centre d'appels d'urgence courant 2022.
Ecoutez ici le Dr Michel Koukougnon:
Le SAMU 61 reçoit annuellement quelque 400 000 appels téléphoniques, qui sont en moyenne décrochés en moins d'une seconde. C'est le second meilleur classement de performance en France. Le SAMU 61 a même reçu plus de 450 000 appels, durant l'année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19.
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