"Y aller tout doucement pour éviter que ça reparte": c'est avec ces mots qu'Emmanuel Macron a esquissé lundi, dans une école de Melun, les pistes d'une réouverture progressive du pays.
Après les écoles primaires, soumises à la règle stricte d'une fermeture de classe dès le premier cas positif, la levée progressive des restrictions devrait se poursuivre la semaine prochaine avec la réouverture des collèges et des lycées, avec des jauges, et la fin de l'interdiction de déplacements entre régions ou des limites à 10 ou 30 km.
La suite est encore floue et se dessine par étapes jusqu'à la fin juin, notamment pour les restaurants fermés depuis six mois, en fonction "des résultats (sanitaires) qu'on aura obtenus", a prévenu le chef de l'Etat, qui devrait dresser un calendrier plus précis avant le 5 mai.
Seule certitude, l'exécutif a réitéré plusieurs fois l'objectif que des tables soient de nouveau dressées sur les terrasses et que certains lieux culturels et une partie des commerces puissent accueillir du public et des clients à la mi-mai, comme c'est déjà le cas dans plusieurs autres pays européens.
Au moment où les journées rallongent, Emmanuel Macron a aussi évoqué l'hypothèse de reculer l'heure du couvre-feu, sans préciser à quelle échéance.
Baisse ou plateau?
Dans l'immédiat, l'heure n'est pas à la décrue dans les indicateurs hospitaliers. Lundi, 400 nouveaux décès de malades du Covid-19 ont été comptabilisés dans les hôpitaux, où le seuil de 6.000 malades du Covid en réanimation a été dépassé, un niveau jamais atteint depuis avril 2020, pendant la première vague de l'épidémie.
Derrière le franchissement de cette barre, le niveau des réas reste stable depuis deux semaines, et les projections de l'équipe de modélisation de l'Institut Pasteur anticipent "une baisse des admissions à l'hôpital, même si certains modèles individuels prévoient plutôt un plateau".
La semaine dernière, Santé publique France a comptabilisé environ 29.700 nouveaux cas par jour, contre près de 33.000 les sept jours précédents, mais cette baisse reste encore fragile aux yeux de plusieurs épidémiologistes.
"On ne peut pas s'attendre (...) avec la réouverture des écoles, la réouverture des terrasses et des lieux culturels, à avoir une épidémie qui va régresser, on va rester à ce niveau très élevé de tension hospitalière", a projeté sur BFM-TV Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l'université de Montpellier.
"On est arrivés à 6.000 patients Covid en soins critiques, on ne va pas retomber, on va rester à ce niveau élevé pendant plusieurs semaines", a-t-il insisté, en rappelant qu'au-delà des patients Covid, "il y a des patients non Covid dont les opérations sont déprogrammées" dans les hôpitaux saturés.
Hausse des variants en Ile-de-France
La question de la circulation des variants, à laquelle le ministre de la Santé Olivier Véran consacre un déplacement mardi à l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France, inquiète toujours. Ainsi, le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) d'Air France a appelé les pilotes de la compagnie non vaccinés contre le Covid-19 à refuser les vols vers l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Argentine et le Chili.
La part des variants brésilien et sud-africain, redoutés pour leur plus grande contagiosité et suspectés de mieux résister aux vaccins, reste très minoritaire en France (4,2% de suspicion de ces variants dans les nouveaux cas), mais leur part a brusquement augmenté en Ile-de-France, passant de 6 à 9% en quelques jours.
Côté vaccination, la France devrait dépasser mardi la barre symbolique des 20 millions d'injections (première et deuxième doses confondues), mais le taux de couverture reste insuffisant pour envisager une sortie de la crise sanitaire: lundi, 27% de la population majeure avait reçu une première dose de vaccin, et 10.8% de cette population était vaccinée avec deux doses.
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