"66 millions de procureurs anti-licenciement", pouvait-on lire sur une pancarte dans ce cortège parti de l'Assemblée nationale, en direction du siège du Medef, dans le VIIe arrondissement.
"Les salariés licenciés s'invitent dans les beaux quartiers", a tweeté la CGT Tui France, tandis que les manifestants clamaient: "De l'argent il y en a, dans les caisses du patronat" ou "Dehors Macron et son gouvernement".
Alors que TUI, numéro un mondial du tourisme, prévoit de supprimer jusqu'à 601 postes sur 900 au sein de sa branche française, les élus CGT de l'entreprise avaient lancé cet appel à manifester.
Des dizaines de sections CGT mais aussi SUD/Solidaires de branches ou d'entreprises touchées par des plans sociaux comme Sanofi, Cargill, SKF ou General Electric se sont joints à l'initiative.
"Il faut la convergence des luttes", a expliqué Serge Paolozzi, délégué syndical central CGT pour GE Grid Solutions. "Sur notre site de Villeurbanne, où la direction voulait supprimer 285 postes, on a réussi en se mobilisant à sauver 100 emplois et il n'y aura pas de départs contraints. Les TUI sont venus nous soutenir et on les soutient aujourd'hui", a-t-il témoigné.
Des militants CGT de l'usine Cargill d'Haubourdin, près de Lille, qui viennent d'échouer à obtenir l'annulation d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) supprimant 170 postes, étaient également présents. "Pour nous, les premières lettres de licenciements sont déjà arrivées mais on se bat pour que l'hécatombe de PSE s'arrête en France", a témoigné Morgan, opérateur chez le géant américain du négoce et de la transformation des matières premières.
Selon le ministère du Travail, environ 800 PSE ont été initiés depuis le début de la crise du Covid en mars, contre 428 sur la même période un an auparavant.
Quelques dizaines de "gilets jaunes" et plusieurs élus de la gauche radicale participaient à la manifestation, dont les députés de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, Clémentine Autain, Adrien Quatennens et Eric Coquerel, ainsi que Philippe Poutou (NPA).
Evoquant devant les manifestants les conséquences économiques et sociales de la crise du Covid-19, le président du groupe LFI à l'Assemblée nationale a relevé que "beaucoup de gens croyaient que dans le malheur commun, chacun prendrait sa part".
Or "tandis que les riches se sont enrichis", "nous avons marché à 80 plans de licenciements par mois, un million de personnes sont devenues pauvres" et "des centaines de milliers" de Français n'ont plus accès à l'eau, à l'électricité voire à la nourriture, a énuméré M. Mélenchon. Il a redit son souhait que soit décrété "l'état d'urgence sociale", assorti d'une "interdiction des licenciements pendant toute la période de pandémie".
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