Une peine de six ans de prison ferme a été prononcée le mercredi 13 janvier, contre un homme accusé d'avoir violemment agressé un jeune homme homosexuel en 2018 à Rouen, à l'issue d'une audience devant la cour criminelle de Seine-Maritime. La décision à l'encontre de Mohamed Bendjedidi a été assortie de l'interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. L'avocat général avait requis sept ans de prison dont deux avec sursis. "Il s'agit d'un délinquant chevronné au parcours chaotique, fait de violences, de vols, d'extorsions. Il a une intolérance quasi-viscérale à l'homosexualité", avait-il déclaré.
Un meneur et un suiveur
Quatre ans de prison, dont un avec sursis, ont également été prononcés à l'encontre d'un second mis en cause, Jordan Geslin, qui a aussi interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. L'avocat général avait requis à son encontre quatre ans de prison dont deux avec sursis. "C'est un garçon rangé, inséré dans la vie. Il a eu un rôle en retrait, il n'est pas le meneur, mais il avait tout le loisir de résister", avait souligné l'avocat général.
"La circonstance aggravante de l'homophobie doit être retenue contre les deux accusés. Il s'agissait d'extorquer, excusez-moi du terme, des pédés. Un projet criminel clair et précis. Un traquenard", avait-il ajouté. Les deux hommes ont dix jours pour faire appel.
Les faits s'étaient produits en octobre 2018, à la sortie d'une discothèque. Un homme de 34 ans avait porté plainte contre X après avoir été roué de coups, séquestré et avoir subi de nombreuses insultes homophobes dans une voiture dans laquelle il était monté de son plein gré. Ses agresseurs lui avaient également extorqué 800 euros.
"Je ne sais pas ce qui m'a pris"
À l'audience, le second accusé a reconnu avoir porté des coups à la demande du principal accusé, Mohamed Bendjedidi, dont il avait "peur", et avoir proféré des insultes à caractère homophobe. "Mon client a fait état de menaces contre sa famille pendant l'instruction pour qu'il se taise. Son casier est vierge", a plaidé son avocat.
"Dans la voiture, la victime a posé la main sur ma cuisse au niveau de l'entrejambe. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je me suis déchaîné sur lui en lui portant des coups", a déclaré Mohamed Bendjedidi, précisant que c'est lui qui a "porté le plus de coups". L'avocat de la victime a démenti que son client avait mis la main sur la cuisse de l'agresseur.
"Les faits ne ressemblent pas à mon client. L'extorsion oui, mais la violence inouïe non", a déclaré l'avocate de Mohamed Bendjedidi. "Mon client n'est pas homophobe, mais nous ne contestons pas le caractère homophobe de cette agression. Il a cinq enfants. Il est divorcé et sans domicile. Une personnalité complexe, un homme brisé", a-t-elle ajouté.
Avec AFP.
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