Dans l'Orne, toute l'année scolaire, des collégiens et jeunes migrants se sont investis ensemble dans un projet culturel, au-delà de leurs nationalités, de leurs langues, de leurs cultures, de leurs différences.
Depuis le début de l'année scolaire, qui s'achève vendredi 3 juillet, des collégiens, mais aussi de jeunes réfugiés ont eu carte blanche pour s'exprimer artistiquement. Ce projet est né après la représentation à Alençon du spectacle de théâtre, de chant, de danse Sea-Reines par la compagnie Halem de Bretoncelles. Parmi les 60 nationalités dans la salle, toutes ont adhéré à ce spectacle. La compagnie théâtrale s'est alors interrogée sur la manière de "faire un spectacle qui représente la France plurielle", véritable leitmotiv de sa démarche artistique.
We are family
Le nouveau spectacle encadré par le Centre social Paul-Gauguin et la compagnie théâtrale Halem devait s'appeler Wilkomen, Welcome, Bienvenue. Finalement, ce sera We are family (Nous sommes une famille). Il a fallu cinq mois pour que les collégiens d'Alençon et les réfugiés du centre de demandeurs d'asile CADA et de l'association "Accueil et promotion des étrangers" s'apprivoisent. Ils avaient carte blanche. Pour se comprendre malgré leurs dizaines d'origines (française, géorgienne, irakienne, kurde, colombienne, etc.), les ados ont inventé une langue, mélange de français, d'arabe et d'anglais. Ils se voyaient deux fois par mois, mais le confinement a tout interrompu. Qu'à cela ne tienne, ils ont créé un groupe Whatsapp pour continuer à avancer…
Une nécessité, une respiration
L'envie de continuer était trop forte. L'aboutissement en chansons, en danses devait être un spectacle. Ce n'est finalement pas possible en raison des règles de distanciation. Une parade devait alors avoir lieu le samedi 4 juillet dans les rues d'Alençon. Mais à cause des mesures sanitaires, elle est reportée. Qu'importe, les jeunes réfugiés en ont vu d'autres dans leur jeune vie, déjà trop mouvementée. Quoi qu'il advienne, pour Malou Vigier de la Compagnie Halem, qui a encadré ces jeunes, c'est une fabuleuse aventure. Que répondre, demande-t-elle, quand une ado vient vous voir et vous dit "quand je suis avec le groupe, je suis moi-même". Malou a été bouleversée par Ali, un jeune Irakien qui a écrit en anglais, avant de traduire dans sa langue maternelle, un message à son père, resté au pays, où il explique "que ses bras lui manquent, pour l'entourer de son amour".
Ecoutez ici Malou Vigier:
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