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France: le film de Polanski attire le public, mais la controverse ne s'éteint pas

Sorti mercredi dernier en France, le film de Roman Polanski "J'accuse" draine les foules et devrait se retrouver en tête du box-office hebdomadaire, mais l'indignation ne retombe pas après les récentes nouvelles accusations de viol contre le réalisateur.

France: le film de Polanski attire le public, mais la controverse ne s'éteint pas
Le réalisateur Roamn Polanski au festival de cinéma américain de Deauville, le 7 septembre 2019 - Lou BENOIST [AFP]

Le thriller historique du Franco-Polonais sur l'affaire Dreyfus, un scandale politico-judiciaire majeur sur fond d'antisémitisme à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, arrivait en tête du box-office en France dimanche soir sur cinq jours, et s'approchait de la barre des 400.000 entrées dans 545 salles, selon les chiffres de CBO Box office. Un succès qui devrait se confirmer avec les chiffres de la semaine, attendus mercredi en fin de journée.

"J'accuse" a été récompensé du Grand Prix du jury à la Mostra de Venise (Italie), mais il a aussi suscité des réserves, notamment parce que Roman Polanski avait dit à plusieurs reprises qu'il voyait dans cette affaire un écho à sa propre histoire, s'estimant "persécuté".

Curiosité après les nouvelles accusations ? Effet du débat lancé par certains sur la censure et la frontière entre l'homme et l'artiste? Bouche-à-oreille favorable ? Paradoxalement en effet, ces bons chiffres vont de pair avec une controverse qui ne s'éteint pas.

La situation est chaque jour de plus en plus délicate pour Polanski, de nouveau sous les projecteurs pour des accusations de viol et, pour la première fois de sa carrière - glorieuse en France -, visé par des sanctions de ses pairs.

Toujours poursuivi par la justice américaine pour des relations sexuelles illégales avec une fille de 13 ans il y a 40 ans, accusé de viol depuis à plusieurs reprises par d'autres femmes, Polanski a de nouveau été mis en cause, juste avant la sortie de son film, par une photographe française, Valentine Monnier, qui affirme avoir été "rouée de coups" et violée par le réalisateur en 1975, alors qu'elle avait 18 ans.

Son témoignage a fissuré pour la première fois son aura dans le milieu du cinéma français, régulièrement soupçonné de mansuétude envers lui.

Appels au boycott

"J'accuse" est donc sorti en pleine polémique. Le plan de promotion du film a complètement déraillé - l'acteur principal Jean Dujardin annulant un passage à la télévision, une émission radio ayant été déprogrammée - et une avant-première a été annulée à Paris en raison d'un blocage par des féministes.

Un hashtag #BoycottPolanski est aussi apparu sur les réseaux sociaux, tandis que plusieurs personnalités ont indiqué qu'elles n'iraient pas voir le film, comme la secrétaire d'État chargée de l'Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa ou la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

Une importante organisation de cinéastes, la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP), a proposé lundi soir de nouvelles règles pour ses membres condamnés ou poursuivis pour des violences sexuelles, ce qui devrait conduire à la suspension du réalisateur.

Mercredi, une collectivité regroupant neuf communes de Seine-Saint-Denis, un département de région parisienne, a finalement renoncé, après une levée de boucliers, à demander la déprogrammation du film.

"Je maintiens la programmation de +J'accuse+ en demandant qu'il y ait des débats qui accompagnent la diffusion du film", a déclaré le président socialiste de la collectivité, Gérard Cosme, tout en rappelant qu'"à titre personnel", il appelait à ne pas aller voir le film.

Après sa demande de déprogrammation, des directeurs des six cinémas concernés avaient dénoncé une "censure", et l'avocat de Polanski, Hervé Temime, s'était dit "atterré".

Mais l'indignation est loin d'être éteinte.

Illustrant les différences de perception entre la France et les États-Unis, où M. Polanski n'est jamais retourné depuis plus de 40 ans pour ne pas risquer d'être arrêté, le succès de "J'accuse" en France a indigné la fondatrice de "Women and Hollywood", un site plaidant pour une plus grande représentation des femmes dans l'industrie cinématographique.

"Le film de Roman Polanski en tête du box office... C'est quoi ce bordel, France ?", a twitté lundi Melissa Silverstein, fondatrice du site.

burs-cf/lv/mba

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