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Feu et violences: les manifestants hongkongais tiennent toujours un campus assiégé

Des manifestants pro-démocratie ont incendié lundi matin l'entrée du campus hongkongais où ils sont retranchés pour empêcher une intervention de la police, qui menace de son côté de répondre avec des "balles réelles" aux "armes létales" des protestataires.

Feu et violences: les manifestants hongkongais tiennent toujours un campus assiégé
Des policiers ont essayé de reprendre un pont piétonnier mais ont été repoussés par un puissant feu, le 17 novembre 2019 à Hong Kong - Philip FONG [AFP]

Cette mise en garde des forces de l'ordre, adressée après qu'un policier eut été blessé dimanche au mollet par une flèche tirée par un manifestant, constitue une nouvelle escalade verbale dans cette crise politique sans précedent.

La Chine a maintes fois averti qu'elle ne tolérerait pas la dissidence, et l'inquiétude monte dans l'ex-colonie britannique face à la possibilité d'une intervention chinoise pour en finir avec un mouvement qui a débuté en juin mais atteint depuis quelques jours de nouveaux sommets de violence.

Plusieurs explosions très fortes ont retenti lundi à l'aube avant qu'un mur de flammes n'apparaisse à l'entrée de l'Université polytechnique de Hong Kong (PolyU), désormais le bastion de la contestation.

Il semble que la police ait tenté une intervention sur le campus situé sur la péninsule de Kowloon, mais que celle-ci ait été repoussée par les manifestants déterminés à tenir leurs positions.

La police a dit avoir tiré trois balles au petit matin près de l'université en précisant que personne n'avait été blessé.

Blindé incendié

Le campus et l'entrée toute proche du Cross Harbour Tunnel -un des trois tunnels routiers desservant l'île de Hong Kong, qui est bloqué depuis mardi- ont été le théâtre d'affrontements toute la nuit, alors qu'un appel à "défendre la PolyU" avait été lancé.

Un blindé de la police a notamment été incendié par des cocktails Molotov alors que les forces de l'ordre tentaient de reprendre le contrôle d'un pont-passerelle enjambant les postes de péage du tunnel.

Aux abords du campus, les manifestants se protégeaient avec des parapluies des puissants jets d'eau des canons à eau de la police.

La police a qualifié le campus de "zone d'émeute" -la participation à une émeute est passible de dix ans de prison- et bloqué ses accès tandis que son porte-parole Louis Lau a adressé une sévère mise en garde sur Facebook.

"Je demande ici aux émeutiers de ne pas utiliser de cocktails Molotov, de flèches, de voitures ou d'armes létales pour attaquer les policiers", a-t-il dit. "S'ils poursuivaient des actions aussi dangereuses, nous n'aurions pas d'autre choix que d'utiliser la force minimale nécessaire, y compris les balles réelles, pour riposter".

"J'ai peur"

Les policiers hongkongais portent des armes de service, mais ils n'en ont fait qu'un usage limité depuis le début de la contestation, lors d'incidents isolés. Trois personnes ont été touchées par des tirs à balle réelle, aucune mortellement.

Face aux groupes de protestataires jetant des briques et des cocktails Molotov, la police a privilégié les lacrymogènes, les balles en caoutchouc ou les canons à eau notamment.

Lundi, les manifestants retranchés dans le campus redoutaient l'assaut. "J'ai peur. Il n'y a pas de sortie, tout ce que je peux faire c'est me battre jusqu'au bout", a confié un militant.

Owen Li, membre du conseil de PolyU et étudiant, a indiqué que la panique s'était emparée des quelques centaines d'occupants du campus. "Beaucoup d'amis se sentent impuissants (...) Nous appelons toute la société à sortir et nous aider", a-t-il lancé.

Des journalistes de l'AFP ont observé que les manifestants tentant de quitter le campus étaient parfois accueillis par des gaz lacrymogènes et obligés de retourner dans l'université.

"Etrangler l'économie"

Le président de la PolyU Teng Jinguang a pourtant diffusé un message vidéo disant avoir reçu des garanties de la police. "Nous avons reçu des assurances de la police sur le fait que vous pouviez quitter le campus pacifiquement", a-t-il dit. "Je vais personnellement vous accompagner jusqu'aux forces de police pour assurer que votre cas est traité de façon juste".

Sur l'application Telegram, certains appelaient à occuper les rues de Kowloon pour faire diversion. "Nous devons secourir nos frères et soeurs dans la PolyU, ils attendent qu'on les sauve", pouvait-on par exemple y lire de la part d'un auteur anonyme.

Dimanche, les manifestants ont "défendu" le campus, certains utilisant notamment une catapulte lançant des pierres depuis un toit. Un journaliste de l'AFP a aussi vu un détachement d'archers masqués armés d'arcs de compétition récupérés dans des salles de sport.

Les protestataires veulent poursuivre lundi les blocages pour "étrangler l'économie" d'un des principaux hubs financiers de la planète, désormais en récession.

La contestation était montée d'un cran lundi dernier avec une nouvelle stratégie baptisée "Eclore partout" ("Blossom Everywhere"), qui consiste à multiplier les actions - blocages, affrontements, vandalisme - pour éprouver au maximum les capacités de la police.

Conséquence: un blocage quasi général des transports en commun la semaine dernière pendant cinq jours. Lundi, les écoles de la mégapole n'ont pas rouvert leurs portes.

Cette stratégie a eu pour effet de sédentariser la contestation dans plusieurs lieux comme les campus, alors que les manifestants préconisaient au cours des mois précédents d'être insaisissables et fluides "comme l'eau".

Deux personnes ont été tuées depuis le début du mois.

Le président Xi Jinping a adressé la semaine dernière sa mise en garde la plus claire à ce jour, affirmant que la contestation menaçait le principe "Un pays, deux systèmes" qui a présidé à la rétrocession en 1997.

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