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Rohingyas: l'ONU demande que l'armée soit exclue de la vie politique en Birmanie

Des enquêteurs de l'ONU ont demandé mardi que l'armée birmane, encore toute puissante malgré l'avènement d'un gouvernement civil, soit exclue de la vie politique, exhortant au limogeage de ses chefs impliqués dans le "génocide" à l'encontre des musulmans rohingyas.

Rohingyas: l'ONU demande que l'armée soit exclue de la vie politique en Birmanie
Des réfugiés rohingyas fuyant la Birmanie arrivent à la frontière du Bangladesh, le 10 octobre 2017 - FRED DUFOUR [AFP/Archives]

Le gouvernement civil doit "poursuivre le processus visant au retrait des militaires de la vie politique" et engager une révision de la Constitution en ce sens, écrivent les enquêteurs des Nations unies dans leur rapport final de 444 pages publié mardi.

Malgré l'arrivée au pouvoir en 2016 du gouvernement civil de la Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, l'armée conserve une place centrale dans le régime politique birman.

Elle contrôle trois ministères régaliens, la Défense, l'Intérieur ainsi que les Frontières et supervise l'attribution d'un quart des sièges au Parlement, ce qui lui permet de bloquer tout amendement constitutionnel qui limiterait ses pouvoirs.

Les enquêteurs réclament aussi le limogeage des chefs militaires, demandant, comme ils l'avaient déjà fait dans un rapport d'étape fin août, que le chef de l'armée, Min Aung Hlaing, et cinq autres hauts gradés soient poursuivis pour "génocide", "crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre".

Les enquêteurs recommandent que le Conseil de sécurité fasse appel à la Cour pénale internationale ou que soit établi un tribunal international ad hoc. Ils appellent aussi à des sanctions ciblées contre les auteurs de crimes et à un embargo sur les armes.

La Mission d'établissement des faits de l'ONU sur la Birmanie, qui n'a pas été autorisée à se rendre dans le pays, a interrogé plus de 850 victimes et témoins et s'est aussi appuyée sur des images satellite.

"Assassinats", "disparitions", "torture", "violences sexuelles", "travail forcé", le rapport détaille une longue liste d'exactions commises à l'encontre des Rohingyas qui constituent "les crimes les plus graves au regard du droit international".

Il exhorte à "la fin de toutes les opérations militaires (...) illégales, inutiles ou disproportionnées, en particulier lorsqu'elles visent des civils" et demande aux autorités birmanes de "ne pas faire obstacle au retour sûr et durable" des membres de la minorité ethnique musulmane.

Plus de 700.000 Rohingyas ont fui en 2017 les violences de l'armée et de milices bouddhistes, trouvant refuge au Bangladesh voisin où ils vivent depuis dans d'immenses campements de fortune.

Un accord de rapatriement a été signé entre la Birmanie et le Bangladesh fin 2017, mais dix mois plus tard le processus est au point mort, les deux pays se rejetant mutuellement la faute. Les réfugiés rohingyas refusent, quant à eux, de revenir jusqu'à ce que leur sécurité et leurs droits soient garantis.

Plus de 10.000 morts

La mission onusienne demande aussi au gouvernement birman, en coordination avec la Croix-Rouge et le Bangladesh, d'identifier le nombre de personnes tuées ou portées disparues.

Les informations recueillies par ses enquêteurs suggèrent que l'estimation de 10.000 morts, avancée par Médecins sans frontières (MSF), est "prudente".

Elle demande aussi la libération des deux reporters de Reuters, Wa Lone et Kyaw Soe Oo, condamnés à sept ans de prison pour "atteinte au secret d'Etat" alors qu'ils enquêtaient sur des exactions commises par l'armée et pointe du doigt l'éventuelle responsabilité de Facebook et d'autres réseaux sociaux, qui ont pu servir de relais à la propagande dispensée par les militaires birmans durant la crise.

Les enquêteurs de l'ONU avaient déploré fin août que la prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi n'ait "pas utilisé sa position de facto de chef du gouvernement, ni son autorité morale, pour contrer ou empêcher" les violences.

Aung San Suu Kyi, très critiquée pour son silence dans cette affaire, au point d'être qualifiée de "porte-parole des militaires" par un haut responsable de l'ONU, s'est montrée mi-septembre imperméable aux accusations, se contentant d'indiquer que l'armée aurait pu "mieux gérer" la crise.

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