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France et Italie affichent un front commun sur la crise migratoire

Le chef du gouvernement populiste italien Giuseppe Conte et Emmanuel Macron ont affiché une certaine unité vendredi sur la gestion des migrants, plaçant leurs espoirs dans une mobilisation européenne pour gérer cette crise qui frappe l'Europe, exaspère l'Italie et menace de faire chuter Angela Merkel.

France et Italie affichent un front commun sur la crise migratoire
Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte et le président français Emmanuel Macron se serrent la main après leur conférence de presse commune à l'Elysée, le 15 juin 2018 - Francois Mori [POOL/AFP]

"L'Europe a manqué ces dernières années d'efficacité et de solidarité (...) Sur ces sujets, il ne saurait y avoir une réponse nationale", a déclaré le président français au cours d'une conférence de presse avec M. Conte.

Les deux hommes ont eu un déjeuner de deux heures destiné à apaiser la crise franco-italienne, déclenchée par la décision de Rome de ne pas laisser accoster l'Aquarius, navire chargé de migrants qui fait actuellement route vers l'Espagne.

"La bonne réponse est européenne", a ajouté le président français, un point de vue manifestement partagé par M. Conte qui a dit son "plein accord avec l'ami Emmanuel", alors que les pays d'Europe sont profondément divisés.

"Nous misons sur une approche intégrée pour résoudre ces problèmes", a-t-il ajouté.

Concrètement, les deux hommes disent souhaiter sortir l'UE de sa vacuité stratégique sur cette crise, en suivant trois pistes : modifier les règles de Dublin qui font peser une lourde charge migratoire sur les pays d'entrée du sud de l'Europe, renforcer la protection des frontières extérieures et accentuer la coopération et le développement dans les pays d'origine des migrants, notamment en installant en Afrique des centres européens de tri des migrants.

M. Macron a par ailleurs évoqué des "initiatives complémentaires" avec certains pays européens, citant l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, alors qu'il semble très difficile de trouver un accord unanime au Conseil européen des 28 et 29 juin.

"Changement de paradigme"

Sur le règlement de Dublin, qui impose le renvoi des migrants dans le premier pays européen ayant enregistré leur demande d'asile, Giuseppe Conte a dit son désaccord avec les propositions de réforme sur la table. "L'Italie est en train de préparer sa propre proposition", a-t-il dit, évoquant "un radical changement de paradigme, une nouvelle approche intégrée".

Emmanuel Macron s'est dit favorable à ce que "nous puissions réaligner nos droits d'asile et nos règles collectives pour éviter le dysfonctionnement que connaît l'espace Schengen" qui abolit les frontières au sein de ses membres.

"Nous devons créer des centres européens dans les pays de départ" des migrants avant qu'ils ne se lancent dans la traversée de la Méditerranée, a plaidé M. Conte, aux côtés d'Emmanuel Macron qui a également souhaité développer les "missions de nos agences en charge de l'asile (...) de l'autre côté de la rive". Les deux dirigeants ont aussi souhaité un renforcement de l'agence européenne de protection des frontières Frontex, l'idée étant d'en faire "une police des frontières européennes en augmentant fortement ses effectifs", a expliqué la présidence française.

Mais ces propositions risquent de se heurter à la division au sein de l'UE, en particulier sur l'idée de "relocaliser" les titulaires du droit d'asile, c'est-à-dire de les répartir entre tous les pays européens.

"En juin nous n'aurons pas de résultat sur la réforme de Dublin, c'est clair, car le point de relocalisation des réfugiés bloque. Mais on peut faire mieux sur Frontex et les actions extérieures", selon cette source à l'Elysée.

De plus en plus de pays se braquent face à l'inconséquence de la gestion européenne de cette crise.

Outre l'exaspération italienne exprimée par l'arrivée au pouvoir d'une coalition d'une formation populiste et une d'extrême-droite, les pays dits de Visegrad (Hongrie, République tchèque, Pologne, Slovaquie) s'opposent à un quota de répartition des réfugiés entre pays européens. Les ministres italien, autrichien et allemand de l'Intérieur ont ainsi déclaré vouloir établir "un axe des volontaires" pour s'attaquer à l'immigration clandestine.

Macron soutient Merkel

La situation est particulièrement délicate en Allemagne, un des moteurs de l'Europe avec la France, où Angela Merkel fait face à une fronde gouvernementale sur sa politique migratoire jugée laxiste par la frange conservatrice de sa famille politique.

Elle risque de voir sa coalition gouvernementale voler en éclat dès lundi si son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer, dirigeant de la CSU bavaroise persévère dans sa volonté de refouler à la frontière les demandeurs d'asile sans papiers et ceux arrivant en Allemagne, même s'ils ont été enregistrés par un autre pays dans la base de données de l'UE.

La chancelière prône une solution européenne mais près de 90% des Allemands veulent une accélération des expulsions des migrants en situation irrégulière, selon un sondage publié vendredi.

Emmanuel Macron a implicitement apporté son soutien à Mme Merkel pendant sa conférence de presse. "L'Italie a un chef de gouvernement, la France a un chef d'État, l'Allemagne a aussi un chef de gouvernement. Si les pays se mettent d'accord pour décider quelque chose, c'est à ce niveau-là que cela se passe, parce que ce sont celles et ceux qui sont responsables devant leur peuple et devant leur parlement", a-t-il dit.

MM. Conte et Macron ont par ailleurs affiché une certaine unité sur les pistes de réforme de la zone euro, un important chantier en cours, mais qui est éclipsé par la crise migratoire.

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