Nicole Croisille est décédée à Paris, à l'âge de 88 ans, "des suites d'une longue maladie", a annoncé son agent ce mercredi 4 juin. Avec elle disparaît une figure majeure de la chanson et du spectacle français. Interprète de titres cultes comme Parlez-moi de lui, La Garonne, Une femme avec toi ou Téléphone-moi, elle s'était imposée par une voix chaude et puissante, reconnaissable entre mille.
Mais c'est surtout une chanson de film qui restera dans toutes les têtes : le fameux "chabadabada" d'Un homme et une femme, chef-d'œuvre de Claude Lelouch.
Un homme et une femme : quand Deauville devient une carte postale du romantisme
Sorti en 1966, le film Un homme et une femme a marqué un tournant dans la carrière de Nicole Croisille (et dans l'histoire du cinéma français). Réalisé par Claude Lelouch, il a été tourné en grande partie à Deauville, notamment sur la célèbre Promenade des Planches, à l'hôtel Normandy Barrière ou encore au casino.
Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant y incarnent deux âmes en peine qui se rencontrent et s'aiment, portés par la musique de Francis Lai et la voix de Nicole Croisille. Le morceau culte, ponctué de "chabadabada", devient une signature sonore immédiatement identifiable.
Le film a reçu la Palme d'Or à Cannes en 1966, ainsi que deux Oscars (meilleur film étranger et meilleur scénario original).
Deauville et le cinéma : une histoire d'amour née avec Nicole Croisille
Grâce à ce long-métrage, la ville normande devient un décor de cinéma à part entière, associé à l'élégance, à l'amour et à la mélancolie douce. Si Deauville est une capitale du romantisme à la française, chic et élégant, c'est grâce au cinéma, et à ce film.
Aujourd'hui encore, on peut flâner sur les lieux du tournage, entre la gare de Trouville-Deauville et les cabines de plage où les noms d'acteurs sont inscrits. Un Jardin des Cœurs et une place Claude Lelouch célèbrent cette passion entre la ville et le 7e art.
Une artiste aux mille vies, bien au-delà du "chabadabada"
Chanteuse, danseuse, meneuse de revue, mime, actrice… Nicole Croisille n'était pas qu'une voix de bande originale. Formée dans les caves de Saint-Germain-des-Prés, elle tente sa chance aux Etats-Unis dans les années soixante, où elle rejoint la revue des Folies Bergère.
C'est à son retour qu'elle croise le chemin de Claude Lelouch, alors en pleine finition du tournage d'Un homme et une femme. Une rencontre décisive, tant pour elle que pour le cinéma.
Loin de se limiter à un seul succès, elle enchaîne les rôles et les chansons, incarnant une certaine idée de la femme française, libre et intense.
Un "chabadabada" qui ne s'éteindra jamais
Nicole Croisille laisse derrière elle une œuvre riche, et une empreinte indélébile dans l'imaginaire collectif. Elle s'en est allée, mais son "chabadabada" continuera de résonner dans le vent normand.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.