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Quarante ans après sa mort, l'héritage contrasté de Tito

Unificateur bienveillant ou autocrate assoiffé de pouvoir? Quarante ans après sa mort, l'héritage de Josip Broz Tito, patron de l'ex-Yougoslavie n'est toujours pas tranché.

Quarante ans après sa mort, l'héritage contrasté de Tito
Photo d'archives montrant la reine Elisabeth II aux côtés de l'ancien leader yougoslave Josip Broz Tito lors de sa visite officielle en Yougoslavie le 21 octobre 1972. - - [AFP/Archives]

Aucune cérémonie officielle n'est prévue lundi en mémoire du chef charismatique et controversé d'une Yougoslavie communiste qui s'est disloquée depuis en sept pays.

Mais des admirateurs sont attendus pour un hommage dans son village natal de Croatie comme à Belgrade où il est enterré, en nombre réduit toutefois par les restrictions dues au coronavirus.

Après avoir pourchassé les forces d'occupation nazies pendant la Seconde guerre mondiale, Tito a régné d'une main de fer sur la Yougoslavie pendant près de 40 ans, jusqu'à sa mort le 4 mai 1980 à Ljubljana, en Slovénie.

Privé du magnétisme et de la direction autoritaire du maréchal, la mosaïque de peuples et de religions qui constituaient la Fédération yougoslave n'a pas résisté. Une décennie plus tard, elle explosait en une série de guerres qui coûtèrent la vie à plus de 130.000 personnes.

Aujourd'hui, les souvenirs sont contrastés dans une région qui conserve les stigmates de ces conflits.

Sa popularité a chuté en Croatie ou en Serbie, où le nationalisme a le vent en poupe.

"Bon enfant"

Mais la "Yougonostalgie" n'a pas disparu dans une région à l'économie stagnante. Certains regrettent un âge d'or socialiste durant lequel l'emploi et l'éducation étaient accessibles à tous.

"J'étais enfant du temps de Tito, mais je me souviens d'une époque paisible, de mes parents jamais nerveux, de nos vacances sur la côte, d'une atmosphère bon enfant" dit Dragana Krstic, 46 ans, employée de banque à Belgrade.

La Yougoslvie "était bien organisée et respectée et j'associe cela à Tito", renchérit Aleksandra, Monténégrine de 48 ans. "Ces 30 dernières années, on a vécu la régression dans tous les sens du terme, économique, sociale, culturelle".

Le patron de la Fédération était un homme de contrastes.

Né d'une mère slovène et d'un père croate, Tito semblait l'incarnation même de la "fraternité" entre les peuples. Sa troisième épouse était une Serbe de Croatie.

Tito était un bon vivant qui aimait les fêtes extravagantes, les cigares cubains et les yachts luxueux. Il attirait sur les rivages yougoslaves les grands et les moins grands de son époque sans parler du gotha du showbiz.

Il autorisait des libertés inconnues chez certains dictateurs communistes, en matière artistique ou culturelle. Les Yougoslaves pouvaient traverser librement les frontières.

"Ce n'était pas un démocrate mais pour le citoyen ordinaire, il offrait une vie bien plus libre que dans les autres pays communistes d'Europe", souligne à Zagreb Vedran, économiste de 57 ans.

Les opposants en prison

Cependant, cette liberté ne s'étendait pas au droit de critique. Ses contempteurs le détestent pour avoir jeté en prison des milliers d'opposants politiques. Des centaines d'entre eux moururent mais le bilan total des victimes n'est pas connu.

Gordana, retraitée de 77 ans de Belgrade raconte qu'elle n'a "jamais aimé" Tito et "ses communistes". "Son régime a confisqué notre propriété privée et emprisonnait ceux qui pensaient différemment".

L'image de Tito, accusé d'entretenir un culte de la personnalité, était omniprésente. Dans chacune des six Républiques et deux provinces, une ville lui devait son nom.

Depuis, des centaines de rues et de places ont été rebaptisées. Des monuments à sa gloire ont été détruits.

A travers les écoles de la région, les livres d'histoire jadis dithyrambiques adoptent désormais un ton neutre pour décrire les aspects positifs et négatifs du règne de Tito.

Sur le mur du garage de Stanko Vasic, 57 ans, à Sarajevo, une photographie du maréchal trône en bonne place.

"Sur le plan moral et idéologique, il ne reste rien aujourd'hui de Tito", regrette-t-il. "Je pense à l'égalité, à la justice, à l'éducation, la santé, les droits des travailleurs.(...) Il ne reste que le matériel et ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui ne sont même pas capables de le repeindre".

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