Les migrants, arrivés tôt dans la matinée sur la rive du fleuve Suchiate, à la frontière entre les deux pays, se sont heurtés à des tirs de barrage de gaz lacrymogène des forces de l'ordre, a constaté l'AFP.
Ils ont riposté en lançant des pierres aux forces de l'ordre et en les insultant. "Laissez-nous passer. Posez les mains sur votre cœur", a crié Jorge, un migrant hondurien venu avec sa femme et ses deux jeunes enfants.
"Environ 500 ressortissants étrangers d'origine centraméricaine, pour la plupart du Honduras, sont entrés illégalement sur le territoire mexicain (...) encouragés de manière irresponsable par leurs leaders et sans tenir compte des risques que cela impliquait pour les enfants et les adolescents", a déclaré l'Institut National pour la Migration (INM) dans un communiqué.
Environ 400 personnes qui avaient réussi à franchir la frontière et tentaient de gagner à pied la ville mexicaine de Tapachula (sud), ont par ailleurs été interceptées par la Garde nationale.
Après l'analyse de leur situation juridique, le cas échéant, les clandestins seront renvoyés dans leur pays d'origine, ajouté l'INM.
Des images vidéo de l'AFP montrent des grappes de migrants, dont beaucoup portaient leurs enfants dans les bras, fuyant devant les forces de la Garde nationale mexicaine qui tentaient de les repousser.
Face à la fermeté des forces de l'ordre, nombre de migrants ont finalement décidé de rebrousser chemin vers le Guatemala, ont constaté des correspondants de l'AFP déployés des deux côtés de la frontière.
"La caravane, dans sa majorité, a été contenue", a déclaré à l'AFP un officier de la police fédérale mexicaine, sous couvert d'anonymat.
"Ils nous trompent"
Depuis Tecun Uman, ville frontalière sud-ouest du Guatemala où ils étaient arrivés ces dernières 24 heures en formant une caravane, les migrants avaient demandé aux autorités l'autorisation de traverser.
En l'absence de réponse, ils ont commencé à francir le fleuve le long duquel court la frontière, provoquant la réaction des forces de sécurité.
"Ils nous trompent, ils expulsent ceux qui ont accepté de s'enregistrer" auprès des autorités, s'est insurgé auprès de l'AFP Tania, elle aussi originaire du Honduras.
Samedi, les autorités mexicaines avaient enjoint les migrants de faire preuve d'"ordre et de respect" assurant que des opportunités d'emploi existaient au Mexique pour qui respectera les procédures légales. Le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, a offert la semaine dernière 4.000 emplois aux migrants centro-américains.
Quelque 1.500 migrants, originaires notamment du Honduras et du Salvador, avaient déjà tenté samedi d'entrer illégalement au Mexique, mais en avaient aussi été empêchés par la Garde nationale.
Ils s'étaient brièvement heurtés aux militaires aux abords du pont international Rodolfo Robles, qui relie les deux pays. Un agent de l'Institut national des migrations (INM) leur avait expliqué qu'ils devaient se conformer aux lois mexicaines pour entrer dans le pays.
"Vous entrez irrégulièrement au Mexique, vous devez avoir un visa mexicain ou un document d'immigration. Ne vous exposez pas aux trafiquants d'êtres humains, votre vie est en danger", leur avait lancé cet agent à l'aide d'un porte-voix. "Ne vous laissez pas berner, ce n'est pas dit que les Etats-Unis vous accorderont l'asile".
Le gouvernement mexicain avait annoncé vendredi le renfort de la sécurité à sa frontière sud en prévision de l'arrivée de cette nouvelle caravane.
Entreprise vouée à l'échec
Ces migrants font partie d'une caravane comptant 3.543 personnes, parties il y a près d'une semaine de la ville de San Pedro Sula, dans le nord du Honduras, selon l'Institut guatémaltèque des migrations.
Ils avaient franchi la frontière avec le Guatemala mercredi, déterminés à gagner les Etats-Unis.
L'ambassadeur américain au Guatemala, Luis Arreaga, a toutefois averti que son pays ne les laisserait en aucun cas passer.
"Les migrants qui choisissent de continuer risquent leur vie dans une entreprise vouée à l'échec. On ne leur permettra pas d'entrer ni de s'établir aux États-Unis", a affirmé ce diplomate, cité dans un communiqué de l'ambassade américaine samedi.
Ils effectuent leur périple à pied ou à bord de camions et d'autobus.
Lors d'une première caravane, en octobre 2018, plus de 2.000 personnes s'étaient mises en marche vers le nord dans l'espoir d'entrer aux États-Unis. Au moins trois autres caravanes, moins importantes, avaient suivi au cours du premier trimestre de 2019.
Le phénomène s'était ensuite arrêté en raison du déploiement de militaires aux frontières sud et nord du Mexique, sous la pression de Washington. Entre mai et septembre 2019, le Mexique a ainsi réduit de 56% le flux vers les États-Unis.
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