Les faits commencent en mars 2023. Deux jeunes filles, nées en 1998 et 2004, effectuent leur apprentissage dans une société de Ouistreham où la plupart des employés sont des hommes. Elles se disent déjà mal à l'aise avec un collègue, mais l'arrivée d'un nouveau collègue de 50 ans a tout empiré.
Un environnement invivable
Très vite, les comportements obscènes s'accumulent : remarques très déplacées, questions intimes, demandes sexuelles explicites. A l'une d'elles, l'homme demande des détails sur sa vie sexuelle. Un jour, il lui met la main aux fesses. Les deux jeunes femmes finissent par porter plainte. Lors de leur audition par les gendarmes de Ouistreham, elles décrivent un environnement devenu invivable. Des collègues confirment avoir entendu des propos crus et déplacés. L'une des victimes a depuis quitté la région pour travailler dans une entreprise qui n'emploie que des femmes. L'autre a changé de voie professionnelle.
"Je plaisantais" : une défense qui ne passe pas
A l'audience le 20 mai 2025, l'homme, présent, semble incrédule. "Je ne comprends pas ce qu'on me reproche", dit-il à la barre. Selon lui, tout cela n'était "que pour rigoler". Concernant le geste, il déclare ne pas s'en souvenir : "Peut-être en montant dans le camion, je l'ai un peu serrée pour passer." Il insiste sur son passé de père célibataire de trois filles, affirmant n'avoir "aucun problème sexuel". Les victimes, elles, n'étaient pas présentes à l'audience.
"Et si c'était à vos filles qu'on avait fait ça ?"
La présidente du tribunal l'interroge : "Et si c'était à vos filles qu'on avait fait ça ?" L'avocate de la partie civile rappelle que sa cliente n'avait que 18 ans au moment des faits. La procureure souligne la gravité des conséquences pour les deux jeunes femmes.
Après délibéré, l'homme est relaxé pour le harcèlement en réunion, mais reconnu coupable pour le reste. Il écope de six mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, d'un stage de sensibilisation au sexisme, et d'une peine d'inéligibilité de deux ans.
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