C'est jour de grand vent à la Colline aux oiseaux à Caen. En approchant de l'enclos, de petites particules de laine volent déjà dans les airs. J'entre dans l'enceinte, et je retrouve Laurent Ficheux, qui s'occupe des animaux depuis 27 ans, et sa collègue Sandrine Barbier. Depuis la veille ils tondent la quinzaine de brebis de la Colline, afin de les préparer à passer l'été un peu plus confortablement.
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4kg de laine par tonte
"On leur enlève 4kg de laine par tonte", introduit Laurent Ficheux. Je comprends mieux la nécessité de les tondre lorsque la chaleur revient. Pour tondre une brebis, la première épreuve est de sortir la bête de la remorque où elles sont réunies. Une chose me marque très rapidement : la force de ces animaux de 120kg. Je ne me doutais absolument pas qu'ils pouvaient opposer une telle résistance. Pour certains nous ne sommes pas trop de deux pour les maîtriser. Pour les tondre, il faut les coincer solidement entre ses jambes. Plus précisément, "il faut les asseoir pour qu'ils s'ankylosent, et aient moins tendance à bouger". Pour la première brebis, j'observe la technique de Laurent Ficheux, et je scrute chacun de ses gestes. "Il faut tondre au ras de la peau, le plus court possible, puis faire de grandes lignes droites pour que ça fasse un beau dessin sur le dos." Celui-ci a un savoir-faire impressionnant : "J'ai appris ça petit avec mon père." Au bout d'une dizaine de minutes, la première brebis est tondue, je vais m'essayer à la deuxième. Je prends la tondeuse, Laurent Ficheux m'aide à tenir l'animal, puis j'essaie de reproduire ses gestes. Et c'est franchement très dur… Bloquée par la peur d'entailler la peau de la brebis, je n'y vais pas assez fort, mais je n'enlève donc que très peu de laine. Le soigneur reprend la tondeuse pour enlever une large couche de laine, afin que je puisse y voir plus clair.
J'y retourne, et réussis à faire quelques allers et retours plus longs et plus précis. Cependant, au bout de quelques minutes, profitant d'un changement de position, la brebis impatiente réussit à se libérer et s'enfuit avec sa traîne de laine… Une fois la laine tondue, la séance de soins n'est pas finie. Il faut encore prendre une grosse pince pour leur raccourcir les sabots, ou les nettoyer lorsque ceux-ci sont infectés. "C'est comme une manucure", s'amuse Laurent Ficheux. Quant à la laine, elle est mise dans des sacs, puis vendue 0,10€ le kilo à une lainerie de la Manche.
"Ça leur fait un bien fou quand elles sont tondues ! L'eau s'écoule directement sur elles plutôt que d'imbiber leur laine, elles ressentent l'air frais." Les brebis sont désormais prêtes à passer l'été !
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