Julien Todeschini est un "auteur-primeur." Vendeur de fruits et légumes sur les marchés de Caen le vendredi et le dimanche, et à Alençon le jeudi et le samedi, il s'adonne aussi à l'écriture par passion. A travers On remballe ! Une vie sur les marchés il dévoile des anecdotes et les coulisses de son métier de primeur, qu'il occupe en famille, mais qu'il s'apprête à quitter, éprouvé par les conditions pas toujours simples du métier.
110km à pied par semaine
"Les marchés sont très peu documentés dans la littérature", a remarqué le Caennais. "Les gens nous connaissent, nous voient tous les week-ends, mais ne savent pas l'envers du décor du métier", justifie-t-il. Etre primeur, c'est ainsi travailler tous les week-ends, ainsi que les jours fériés, et donc devoir trouver quelqu'un "pour garder le petit".
C'est aussi être dehors quel que soit le temps, ou une charge de travail conséquente. "Au plus haut, je marche 110km par semaine." Sans compter l'amplitude horaire énorme. "Par exemple le jeudi à Alençon, on part au plus tard à 4h du matin, et on revient au mieux à 16h. Sachant qu'avant il faut charger le camion, puis préparer le marché du lendemain…"
L'offre sur un marché évolue
Tant de contraintes qui ont poussé le couple à dire stop. Mais ils ne sont pas les seuls, constate Julien Todeschini. "J'ai vu beaucoup de confrères arrêter, et très peu ont été remplacés. Mon beau-père fait les marchés depuis 40 ans. Il me disait qu'au début, il y avait 16 primeurs le jeudi, aujourd'hui nous ne sommes plus que deux." L'apparition des grandes surfaces, ainsi que la généralisation du réfrigérateur, ont fortement impacté l'activité des primeurs.
Les marchés évoluent, et désormais, de nombreux jeunes qui se lancent proposent de la nourriture préparée. "Ils sont dans leurs camions, donc il y a moins d'installations, et ils n'ont en général pas besoin de personnel", assure le futur ex-primeur, qui ne sait pas de quoi sera faite sa vie à compter de cet hiver. Un nouveau challenge excitant l'attend, et vous saurez désormais pourquoi il vire totalement de cap.
Pratique. "On remballe !" est à retrouver sur commande chez les libraires, ou en ligne, ainsi qu'en ebook. 14,50€.
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