Désormais, les collectivités locales de plus de 3 500 habitants doivent se doter d'un "budget vert". Cet outil réglementaire analyse le budget des collectivités, et se demande dans quelle mesure les investissements consentis vont dans le sens de la transition écologique, ou non. Jeudi 19 juin, la Ville de Caen et la communauté urbaine Caen la Mer ont présenté leur bilan conjointement.
D'autres critères bientôt intégrés
Pour le moment, un seul critère est pris en compte : "L'atténuation au changement climatique." D'ici 2027, six autres critères seront ajoutés, dont la gestion de l'eau, ou la préservation de la biodiversité. Avec 46% d'investissements favorables sur les 24,3M€ du budget consolidé de Caen, et 12% de défavorables, Aristide Olivier, le maire, se dit "peu surpris quand on voit les projets. Cela montre que des choses sont faites, mais qu'il en reste à faire". Parmi les opérations distinguées, les travaux du Centre d'animation de la Prairie, ou les réaménagements du château, "une opération exemplaire par définition", selon Nicolas Escach, adjoint chargé de la transition écologique.
Que chacun se questionne avant d'investir
La communauté urbaine, avec son budget consolidé de 95,8M€, bénéficie d'un taux de 53% d'opérations favorables, pour 11% de défavorables. Les travaux menés sur la piste de l'aéroport de Caen-Carpiquet sont le point noir de ce budget vert, mais disparaîtront dès l'an passé. "Il faut prendre cette analyse sur un temps long", recommande le président Nicolas Joyau. "On se demande toujours 'comment aller vers encore davantage de durabilité'."
Si le budget vert n'a une valeur qu'analytique pour le moment, son usage pourrait se transformer à l'avenir. "A terme, il pourrait avoir des effets sur le coût de l'argent que nous empruntons sur des marchés", imagine Hélène Burgat, maire de Mondeville et vice-présidente de Caen la Mer en charge de la transition écologique. "Ou bien un investissement jugé pas assez vertueux pourrait ne pas donner lieu à des aides de l'Etat."
Hélène Burgat
Selon elle, ce qui change, c'est la réflexion désormais menée avant chaque projet. "Aujourd'hui quand on engage 1€ d'argent public, on le regarde avec une grille d'analyse. Ça nous questionne, nous les élus et les services, ça nous oblige à analyser ce que l'on fait." L'outil séduit d'ailleurs même certains maires de la communauté urbaine, qui ne sont pourtant pas soumis légalement à son application. "C'est une incitation à poursuivre", conclut Hélène Burgat.
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