C'est sous un soleil dégagé et une chaleur certaine que les pompiers du Calvados et les agents de l'ONF se sont retrouvés ce mercredi 18 juin, dans la forêt de Grimbosq, au sud de Caen. Ils échangeaient ensemble à propos de la lutte contre les feux de forêts et d'espaces naturels.
"Leur connaissance est capitale", justifie le lieutenant-colonel Yannick Gaudin. Depuis 2019, aucun département n'est épargné, et les incendies ne sévissent plus uniquement dans le sud de la France. "On s'y prépare, poursuit le pompier. On se forme et on s'équipe aussi afin de porter secours aux collègues des autres départements."
Le risque est réel en 2025
Alors que les pompiers répètent leurs gestes, le risque grandit. Du côté de l'ONF, tous les indicateurs observés sont inquiétants. Ils sont au même niveau qu'en 2022, année de violents incendies, y compris en Normandie. "L'hiver a été peu arrosé, le printemps aussi. On a une tendance, le risque d'incendie peut être élevé", relate Michael Boucheny, référent DFCI (Défense des forets contre les incendies) sur l'ensemble de la Normandie. "L'été ne fait que commencer, ne soyons pas alarmistes pour autant", tempère-t-il.
Yannick Gaudin, est en charge de la coordination des centre d'incendie et de secours du Calvados. - Lilian Fermin
La prévention est alors le maître mot, quand on sait que 9 incendies sur 10 sont d'origine humaine. "Faîtes attention quand vous allumez un feu pour un barbecue. Les fumeurs, ne jetez pas vos mégots, déjà c'est un déchet, et en plus il peut mettre le feu. On demande de la vigilance", poursuit le référent.
Déjà un nombre important d'incendies pour la période
Depuis janvier, il y a eu deux départs de feu dans des espaces naturels dans le Calvados, et une quinzaine en Seine-Maritime. La moyenne, annuelle, est située entre 5 et 10 pour chaque département.
Alors les pompiers continuent de se former, et s'équipent. Ils ont acquis depuis de nouveaux véhicules, qui permettent de repenser la façon de lutter contre les feux. "Avant, on envoyait un engin isolé", rappelle Yannick Gaudin. Maintenant, "on attaque un feu naissant massivement, en faisant intervenir un groupe constitué". Chaque groupe est composé de moyens d'attaque, d'alimentation, avec un véhicule qui peut contenir jusqu'à 13 500 litres d'eau, et d'un premier échelon de commandement.
Le camion-citerne feux de forêt peut contenir jusqu'à 13 500 litres d'eau. - Lilian Fermin
"De la reconnaissance aérienne"
Les soldats du feu exploitent aussi mieux la cartographie, afin d'identifier les points à protéger en priorité, et enfin, utilisent les airs. Le Sdis, service départemental d'incendie et de secours, possède cinq drones, dont trois à caméra thermique. Deux sont capables de résister à la pluie et à des rafales de 70km/h. "Ils nous permettent de faire de la reconnaissance aérienne, explique David Venangeon, télépilote drone. On a potentiellement la possibilité de reconnaître une forme : un corps, ou une voiture. On gagne du temps", conclut-il.
Le Sdis, service départemental d'incendie et de secours, du Calvados, s'est procuré des drones pour mieux lutter contre les incendies depuis le ciel. - Lilian Fermin
Alors que les températures augmentent et que les récoltes (principale cause de feux d'espaces naturels dans le Calvados), notamment les ballots de paille facilement inflammables, vont bientôt commencer, la vigilance est à son maximum.
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