"Je vais avoir 68 ans, ça fait déjà presque 8 ans que je fais des appels au secours. Alors au début très mollement parce que j'étais encore relativement jeune, mais de plus en plus il est urgent que je passe la main. C'est très très très difficile de trouver un successeur", témoigne Emmanuel Rousseau. Ce pharmacien de Saint-Pois dans le sud-Manche recherche un autre pharmacien pour lui vendre son officine. Sans succès pour l'instant.
Patientèle charmante et qualité de vie
"Il est compliqué de trouver de l'attrait à une pharmacie rurale. Il est compliqué d'envisager pour un jeune de travailler 45h par semaine", estime-t-il pour expliquer la difficulté à trouver un repreneur. Et pourtant, selon lui, il y a des points positifs à avoir une pharmacie en zone rurale. "Ce qui est bien, sur Saint-Pois, c'est que nous avons un tissu de professionnels de santé qui est assez dense", justifie-t-il. Et d'ajouter : "La patientèle est charmante, respectueuse, patiente… C'est idéal." Il y a de quoi travailler selon lui. Comme il n'y a pas que le travail dans la vie, Emmanuel Rousseau assure aussi qu'il y a une réelle qualité de vie dans le bourg. "Il faut quand même avoir un goût pour la nature pour s'installer ici", sourit-il.
Un changement de vision du métier
"A l'époque où je me suis installé, c'était un signe de liberté que d'avoir sa propre officine à soi. Maintenant la jeune génération réfléchit autrement et trouve que la liberté se trouve justement dans le partage du travail avec les autres", développe le pharmacien. Une grosse pharmacie qui peut permettre à plusieurs pharmaciens de vivre et de se partager le travail sera plus recherchée qu'une petite pharmacie rurale selon lui. Dans la Manche, en 2023, il y avait moins de 28 officines pour 100 000 habitants et 72% des pharmaciens ont plus de 40 ans.
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