En ce moment : Si No Estás - Inigo QUINTERO Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Rouen. Églises, où en sont les projets ?

Patrimoine. À Rouen, trois églises désacralisées ont été cédées par la Ville en 2019 pour des projets originaux destinés à redonner vie à ce patrimoine : Saint-Nicaise, Sainte-Croix-des-Pelletiers et Saint-Pierre-du-Chatel. Près de quatre ans après, où sont les projets ?

Rouen. Églises, où en sont les projets ?
L'église Saint-Nicaise abritera une brasserie, un restaurant et un musée à l'horizon 2027.

C'était un moyen de sauver un patrimoine trop coûteux à entretenir. À l'issue d'un appel à projet en 2019, la Ville de Rouen a cédé trois de ses églises pour des initiatives privées, à condition qu'elles permettent d'entretenir ce patrimoine et de le laisser accessible au public. Les églises Sainte-Croix-des-Pelletiers, Saint-Pierre-du-Chatel (lire par ailleurs) et Saint-Nicaise étaient concernées. C'est le projet d'église brasserie de cette dernière, porté par Ragnar, un brasseur installé à Oissel, qui est le plus imposant. À terme, l'église accueillerait la brasserie, un restaurant et une partie musée sur l'histoire de cet édifice atypique. Et si ce projet apparaît aujourd'hui comme le plus concret, c'est aussi parce que depuis 2020, les jardins de Saint-Nicaise rouvrent à la belle saison pour accueillir un bar en extérieur, façon beer garden à l'allemande, dans une atmosphère dépaysante et intimiste. Depuis cette année, une partie de l'église est aussi rouverte au public.

"On remet l'église au milieu du village"

"Ça nous a permis de valider nos hypothèses. Les clients viennent bien pour le lieu, qui est fédérateur", indique Benoît Rousset, co-fondateur de la brasserie. C'est vrai que ce n'était pas gagné, dans un quartier Saint-Nicaise plutôt résidentiel où les bars étaient absents. "On remet l'église au milieu du village." Mais dans des projets aussi conséquents et qui concernent du patrimoine fragile, les surprises sont nombreuses. D'une ouverture prévue en 2023, les porteurs du projet sont passés à 2027 au mieux. "On est devenus philosophe sur la durée des travaux", tempère Benoît Rousset, toujours confiant. Car depuis 2019, Saint-Nicaise est devenu classée au titre des monuments historiques, le plus haut niveau de protection. L'ensemble des travaux doit être étudié avec des architectes des monuments historiques et avec l'accord de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), les services de l'État. À cette heure, les diagnostics sur les travaux à réaliser sont terminés et en attente de validation par la Drac. "C'est ce qui nous permettra de connaître la véritable enveloppe des travaux et de sanctuariser le budget", précise Benoît Rousset. Des travaux conséquents, puisqu'il faut reprendre quasi l'ensemble de la structure de cet édifice atypique, mélange d'une église du XVIe en pierres, en partie reconstruite en béton façon art déco à l'entre-deux-guerres après un incendie. Les 500 m2 de vitraux remarquables doivent aussi être restaurés. Sur cet aspect, l'État pourrait participer jusqu'à 40 %. Pour l'aménagement intérieur, il faudra trouver d'autres financements, notamment avec des mécènes. Mais l'équipe assure avoir déjà des accords de principe pour ce qu'elle voit comme plus qu'un investissement. "C'est un écrin pour nos activités et un vecteur de rayonnement, aussi pour la ville", assure Benoît Rousset. Le projet global doit dépasser la dizaine de millions d'euros. Pour les journées du patrimoine, l'église Saint-Nicaise ouvre ses portes samedi 16 et dimanche 17 septembre, à partir de 11 heures, avec des visites commentées à 14 heures et 17 heures.

Des travaux d'ampleur à Saint-Ouen

Rouen. Des travaux d'ampleur à Saint-Ouen
L'abbatiale doit encore être en travaux pendant plusieurs mois.

Des travaux considérables sont en cours sur l'abbatiale Saint-Ouen, l'une des plus massives églises de Rouen, joyaux du gothique rayonnant. Ils devraient s'achever dans le courant de l'année 2025.

C'est un chantier colossal, en cours depuis le début de l'année 2021. Plus de 20 millions d'euros sont nécessaires pour redonner vie à ce joyau du gothique rayonnant, souvent confondu par les touristes avec la cathédrale de Rouen, tellement ses proportions sont hors norme. Sa voûte est plus haute que celle de Notre-Dame de Paris. Sa charpente remarquable est aussi l'une des dernières forêts de cette ampleur encore en place. La première tranche des travaux a consisté justement en la rénovation de cette charpente au niveau du transept nord et la rénovation du portail des Marmousets, l'actuelle entrée de l'église au sud par les jardins de l'hôtel de ville. Le gros du chantier en 2024 sera la rénovation du massif occidental, l'entrée principale par la place qui doit être entièrement rénovée. À la fin du chantier, cette entrée principale de l'abbatiale, jusqu'à maintenant fermée pour des raisons de sécurité, sera à nouveau accessible.

Un financement participatif

Concours de cocktails dans les bars rouennais, pâtisserie spéciale chez Vatelier, mobilisation des entreprises locales… La campagne de financement participative pour la restauration de l'abbatiale, et notamment de sa rose, a déjà permis de rapporter plusieurs centaines de milliers d'euros. L'objectif : atteindre 500 000 euros. Dimanche 17 septembre, 400 personnes pourront déguster un repas préparé par les meilleures chefs de Rouen pour 30 euros lors de la Grande tablée des toques. Les bénéfices serviront à ce financement participatif. Réservation sur le site de l'office du tourisme.

Un projet culturel dans l'église Saint-Paul ?

Rouen. Un projet culturel dans l'église Saint-Paul ?
L'Église Saint-Paul est retenue comme site d'intérêt métropolitain dans le cadre de la candidature pour capitale européenne de la culture en 2028.

L'Église Saint-Paul n'a pas trouvé preneur dans le cadre de l'appel à projets de la Ville de Rouen. Elle est désormais retenue comme site d'intérêt métropolitain dans le cadre de la candidature pour capitale européenne de la culture.

Elle faisait partie des quatre églises proposées par la Ville de Rouen à des investisseurs dans le cadre de son appel à projets lancé en 2019, comme Saint-Nicaise, Sainte-Croix-des-Pelletiers et Saint-Pierre-du-Chatel. Mais l'église Saint-Paul a peiné à séduire. Aucune proposition n'a été faite sur cet édifice, y compris dans le cadre d'un second appel à projets.

Un site d'intérêt métropolitain

"Le problème est son positionnement sur un grand axe de circulation avec des problèmes de parking et les difficultés pour y accéder lorsque l'on est piéton", concède Élisabeth Labaye, conseillère municipale déléguée au patrimoine. Depuis, l'église a été inscrite comme site d'intérêt métropolitain dans le cadre de la candidature de Rouen pour devenir capitale européenne de la culture en 2028. En clair, si la candidature de Rouen Seine normande 2028 était retenue, l'église désacralisée pourrait bien accueillir un nouveau projet. "Un collectif d'associations nous a proposé un projet pour un lieu dédié aux arts visuels et à la musique électronique", précise Frédéric Franck, directeur de la culture à la Ville de Rouen.

Saint-Paul pourrait ainsi accueillir des expositions, des concerts et devenir un lieu de résidence artistique. Mais là encore, "il faut que cela s'inscrive dans un projet urbain sur l'accessibilité", précise le directeur. L'idée d'un accès par le fleuve, par les quais, a notamment été évoquée.

Fouilles, inflation… Les projets menacés 

Rouen. Fouilles, inflation… Les projets menacés 
Ces vues d'architecte présentent les projets initiaux des trois églises, Saint-Pierre-du-Chatel, Sainte-Croix-des-Pelletiers et Saint-Nicaise. - DR Maxime Jouet

Depuis 2019, les aléas des études, les fouilles archéologiques et l'explosion des coûts des travaux amènent à repenser, voire fragilisent les projets des églises Sainte-Croix-des-Pelletiers et Saint-Pierre-du-Chatel dans le centre de Rouen.

De l'une, il ne reste que des ruines. L'église Saint-Pierre-du-Chatel, remarquable dans le centre de Rouen, n'a plus que quelques murs debout. Celle de Sainte-Croix-des-Pelletiers, près de la place du Vieux-Marché, est discrète, encastrée entre deux immeubles, en attente de rénovations. Les deux églises étaient des clientes parfaites pour l'appel à projet de la Ville de Rouen. Dans la première, un projet porté par la Métropolitaine (qui a notamment réalisé le 105) doit donner le jour à un restaurant et, pourquoi pas un concept store, de 500 m2 sur trois étages avec un rooftop. Mais les aléas s'enchaînent au fur et à mesure des études. "Il y a quelques surcoûts dans la restauration, la grande tour est notamment plus fragile que prévu", indique Camille Zolli, directeur général de la Métropolitaine. La Direction régionale des affaires culturelles impose aussi une restauration d'éléments de la charpente de l'église, qui ont été mis en réserve. Deuxième surcoût. "On sait combien on a à trouver pour combler cela", précise Camille Zolli. En revanche, d'importantes fouilles doivent être réalisées dans le sous-sol de l'église, là où il faudra de nouvelles fondations pour le projet à venir. Et ces fouilles sont estimées entre 200 000 et 300 000 euros. "Là, on ne se sait pas comment on va payer", indique le chef d'entreprise qui fait appel à la Ville. "On doit se rencontrer pour en discuter et la Ville n'exclut pas de participer", confie Élisabeth Labaye, conseillère municipale déléguée au patrimoine.

"On essaie de trouver des solutions économiques viables"

Avec en plus l'augmentation des matières premières, Camille Zolli chiffre le projet à environ 4 millions d'euros, contre 3 millions estimés au départ en 2019. "C'est compliqué d'amortir les aléas et les surcoûts sur un petit projet."

Le projet de l'église Sainte-Croix-des-Pelletiers connaît, lui aussi, son lot d'imprévus. Une mezzanine doit être construite dans l'église mais les fouilles ont mis en évidence des sépultures. Il a fallu revoir les solutions techniques pour installer cette mezzanine, ce qui a entraîné des surcoûts. Les études complémentaires ont duré deux ans et demi. "On avait une marge de sécurité budgétaire, on est déjà 30 % au-dessus de cette marge", s'inquiète Pascal Givon, patron de Now Coworking, l'un des porteurs du projet. L'église doit accueillir un restaurant au rez-de-chaussée, un espace de co-working et devait proposer du co-living dans le bâtiment adjacent. "Les pompiers ne nous ont pas donné l'autorisation", indique Pascal Givon, qui va devoir tout de même rénover le bâtiment sans pouvoir l'exploiter. "Le métal a augmenté, le placo aussi, les taux d'intérêt des banques… Aujourd'hui, les mensualités à rembourser ne seraient plus possibles à couvrir par l'exploitation", s'inquiète le chef d'entreprise, qui ne renonce pas tout à fait. Le projet pourrait se faire en plusieurs étapes pour pouvoir étaler les travaux et ouvrir dans un premier temps le restaurant, pour débuter l'activité. La balle est là aussi dans le camp de la mairie qui devrait valider cette option. Si d'autres surprises n'arrivent pas d'ici-là…

Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
loue très beau chalet...
loue très beau chalet... La Bresse (88250) 0€ Découvrir
Sud Portugal...
Sud Portugal... Granville (50400) 0€ Découvrir
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping...
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping... Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) 0€ Découvrir
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d'
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d' Gouville-sur-Mer (50560) 0€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Lit clos breton
Lit clos breton Pleumeur-Bodou (22560) 750€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du lundi 29 avril
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Rouen. Églises, où en sont les projets ?