En ce moment : Comment tu vas (feat Ridsa) - ELOÏZ Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Sao Paulo (AFP). Brésil: l'ex-président Lula devient chef de cabinet de Dilma Rousseff

La gauche brésilienne tente vendredi de mesurer ses forces dans la rue en soutien à Dilma Rousseff et à son prédécesseur Lula, en plein chaos politique aggravé par le lancement au Parlement d'une procédure visant la destitution de la présidente.

Sao Paulo (AFP). Brésil: l'ex-président Lula devient chef de cabinet de Dilma Rousseff
Manifestation contre le gouvernement brésilien à Sao Paulo, au Brésil, le 17 mars 2016 - AFP
Le Parti des travailleurs (PT, au pouvoir), la Centrale unique des travailleurs (CUT) et d'autres mouvements ont convoqué des manifestations dans plus de 30 villes, cinq jours après les manifestations anti-Rousseff ayant rassemblé trois millions de Brésiliens. A Sao Paulo, la troupe de choc de la police militaire (PM), appuyée de deux blindés, a fait évacuer vendredi matin au jet d'eau les manifestants antigouvernementaux qui bloquaient l'Avenida Paulista, l'un des principaux axes de la ville depuis 39 heures. Les opposants avaient installé des tentes devant la puissante Fiesp Fedération des industries de Sao Paulo). Selon le secrétaire de la sécurité publique Alexandre de Moraes, il fallait faire place nette pour les manifestations prévues en soutien à Lula et à Dilma Rousseff. Dans la soirée, la police était intervenue à coup de gaz lacrymogènes et de bombes assourdissantes lors des rassemblements de milliers de personnes à Sao Paulo et Brasilia, où elles s'étaient massées devant la présidence et le Congrès. "Nous allons manifester comme cela s'est fait en Ukraine. Nous ne sortirons pas d'ici jusqu'à ce que Dilma soit tombée", a déclaré dans la soirée à l'AFP Cristiane Galvao, 44 ans, qui a passé la nuit devant le siège de la Fiesp, pavoisé d'une immense banderole réclamant "Impeachment Ja" (destitution maintenant). Face au risque de confrontation, les organisateurs des marches pro-gouvernementales ont souligné le "caractère pacifique" de leurs manifestations et appelé les forces de sécurité à "garantir le droit de tous" à s'exprimer. "Les cris des putschistes ne vont pas me faire dévier de mon cap", avait lancé jeudi Dilma Rousseff pendant la cérémonie de prise de fonction de son prédécesseur (2003-2010) et mentor, Luiz Inacio Lula da Silva. A peine intronisé chef de cabinet (quasi Premier ministre), ce dernier a vu sa nomination suspendue par un juge de Brasilia, qui l'estimait susceptible de constituer un délit d'entrave à la justice de la part de la présidente, dans la mesure où Lula échappait ainsi à la menace d'un placement en détention provisoire dans l'enquête sur le scandale Petrobras, dans laquelle il est visé pour "corruption" et "blanchiment d'argent". Un tribunal de Brasilia a annulé jeudi soir la suspension de l'entrée au gouvernement de Lula, mais un autre juge, de Rio de Janeiro, a entretemps ordonné en référé une suspension identique. - 'Entrave à la justice' - La diffusion mercredi de l'écoute d'une conversation entre la présidente et Lula avait fait l'effet d'une bombe, déclenchant des manifestations d'indignation dans les rues. Dans l'enregistrement, Dilma Rousseff expliquait qu'elle allait lui faire rapidement parvenir son décret de nomination pour qu'il s'en serve "seulement en cas de nécessité", ce que beaucoup ont interprété comme une allusion à une arrestation. L'entrée en fonction de Lula "peut impliquer une intervention indue et condamnable de M. Luiz Inacio Lula da Silva dans l'exercice par la police, le ministère public et le pouvoir judiciaire de leurs activités. Elle implique une intervention directe" de Dilma Rousseff dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire, a estimé le juge dans son ordonnance. Dilma Rousseff s'est insurgée contre les méthodes du juge fédéral Sergio Moro, chargé de l'enquête Petrobras, qui a rendu public l'enregistrement. Lula, l'homme du miracle socio-économique brésilien des années 2000, attendu comme le Messie par un gouvernement au bord du naufrage, ne s'est pas exprimé. A Brasilia, la première des 15 sessions de la commission qui analysera la procédure de destitution s'est tenue vendredi. Le président de l'Assemblée nationale, Eduardo Cunha, lui même impliqué dans le scandale Petrobras, a indiqué que la décision sur la destitution de Dilma Roussef ou le classement de l'affaire pourrait sortir dans un mois. Les députés avaient lancé la veille la procédure de destitution en élisant une commission spéciale de 65 parlementaires, chargée de rédiger un rapport qui sera soumis à l'Assemblée plénière du Congrès des députés. Un vote des deux tiers (342 sur 513) serait nécessaire pour prononcer la mise en accusation de la présidente devant le Sénat, sinon la procédure serait enterrée. En cas de mise en accusation, Dilma Rousseff serait provisoirement écartée de ses fonctions, pendant 180 jours au maximum. Il faudrait ensuite les deux tiers des sénateurs (54 sur 81) pour la destituer, faute de quoi elle reprendrait immédiatement ses fonctions. - 'Coup d'Etat' - L'opposition accuse le gouvernement Rousseff d'avoir maquillé les comptes publics de 2014, en pleine campagne présidentielle, pour minimiser l'impact de la crise et favoriser sa réélection. Sa coalition issue des législatives de 2014, forte de 314 députés (61,2%), la prémunissait contre un vote hostile des deux tiers des membres de la chambre basse. Mais elle s'est considérablement délitée à mesure que le Brésil plongeait dans la crise. Le grand parti centriste PMDB, pilier de sa coalition parlementaire, s'est donné samedi 30 jours pour décider s'il quittait ou non le gouvernement. Dilma Rousseff dénonce depuis le début une tentative de "coup d'Etat" institutionnel d'une opposition n'acceptant pas sa défaite électorale de 2014. La Bourse de Sao Paulo se repliait légèrement vendredi de 0,41% peu après 14H00 GMT, après avoir bondi de 6,6% la veille, les marchés voyant dans ces événements les signes avant-coureurs de la chute d'un gouvernement paralysé en pleine récession économique. Selon les derniers sondages, 60% des Brésiliens sont favorables à la destitution de Mme Rousseff.
Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
loue très beau chalet...
loue très beau chalet... La Bresse (88250) 0€ Découvrir
Sud Portugal...
Sud Portugal... Granville (50400) 0€ Découvrir
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping...
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping... Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) 0€ Découvrir
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d'
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d' Gouville-sur-Mer (50560) 0€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Lit clos breton
Lit clos breton Pleumeur-Bodou (22560) 750€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Sao Paulo (AFP). Brésil: l'ex-président Lula devient chef de cabinet de Dilma Rousseff