En ce moment

Paris (AFP). Voir les toits de Paris classés, le rêve des artisans couvreurs

...

Paris (AFP). Voir les toits de Paris classés, le rêve des artisans couvreurs
Vue des toits de Paris le 12 février 2015 - AFP
Véritables funambules, les artisans couvreurs préservent amoureusement un patrimoine historique et architectural unique au monde, les toits de Paris, qu'ils espèrent voir classés au patrimoine mondial de l'Unesco. C'est un glacial matin d'hiver. Au loin, un ruban de brume cache la cime de la tour Eiffel, et la grisaille envahit le ciel, mais le panorama bleuté des toits de zinc et d'ardoise n'en est pas moins grandiose. Deux silhouettes sont perchées sur le toit d'un immeuble haussmanien du XVIIe arrondissement de la capitale, dont la réfection s'achève. "On est dehors, on respire, on ne se sent pas prisonniers, on est libres dans notre travail. Je ne pourrais pas passer mes journées dans un bureau !", lance Bruno Legrand. Voilà 33 ans qu'il fait équipe avec Jean-Luc Taillandier : ils s'entendent à demi-mot. L'un prépare les pièces, l'autre les fixe et les soude. "Mais on échange", disent-ils en souriant. Au-dessus du vide, les gestes s'enchaînent, les mots se font rares. "On s'est adaptés l'un à l'autre, on se fait confiance. Sans la confiance, votre vie est en danger", souligne Jean-Luc. "C'est un vrai couple : ils ont leurs jours, leurs engueulades, leurs jeux de mots. C'est impossible à briser", affirme leur patron, Angel Sanchez, directeur de l'entreprise Blanche et président du GCCP, le syndicat des entreprises de génie climatique et de couverture plomberie de Paris et sa région. "Sur tous les chantiers, on a des petits souvenirs", raconte Jean-Luc, qui se remémore en souriant une épique bataille de boules de neige en plein ciel et la rencontre avec l'acteur Alain Delon, "un vrai seigneur", qui leur a serré la main. - Les jeunes se font rares - Il faut dix ans pour faire un professionnel au "geste sûr", car ce métier d'art nécessite dextérité et savoir-faire, transmis d'une génération à l'autre. Gardiens d'un patrimoine unique au monde, les couvreurs mènent à bien des chantiers très techniques, tels la réfection de "brisis à l'impériale" : des toits en forme de dôme, galbés et quasi à la verticale, pour lesquels ils se juchent, harnachés, sur des échelles de caoutchouc. Fiers de leur ouvrage, ils ont pour tradition, avant de repartir, de glisser un journal afin de dater leur travail. Certaines coupures remontent aux années 50. Bruno a gravé leurs noms et dates de naissance, ainsi que la date de fin de chantier, sur une feuille de zinc. La peur du vide, les couvreurs l'ont apprivoisée, comme le froid qu'à la longue "on ne sent plus", grâce aux vêtements spéciaux, gants, masques, lunettes et casques, qui procurent un certain confort. Mais à être dehors par tous les temps, accroupi, à genoux, le corps souffre, le dos se raidit, les cartilages s'usent. Opéré des deux genoux, Bruno le sait bien. Aujourd'hui, les couvreurs rêvent de voir les toits de Paris classés au patrimoine mondial de l'Unesco et le GCCP soutient "à 200%" l'initiative de la maire du IXe arrondissement, Delphine Bürkli (UMP), qui a lancé la semaine dernière un comité chargé de monter un dossier de candidature qui sera soumis au ministère de Culture. L'Etat présentera ensuite à l'Unesco les candidatures sélectionnées. Réticente, la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) craint toutefois qu'un classement ne "bloque les innovations architecturales sur les toits". Mais les couvreurs, convaincus d'exercer un "métier d'art" méconnu, y voient un moyen d'attirer les jeunes, qui se font rares. "Pour la première fois depuis 10 ans, on n'arrive pas à remplir les classes de CAP, cela nous inquiète", rapporte M. Sanchez. Formé en quatre ans - CAP et Brevet professionnel - un couvreur perçoit 2.400 euros bruts en début de carrière, et peut gagner jusqu'à 4.000 euros bruts.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Pavillon sur sous-sol 130 m2 CHAMPEAUX (50530)
Pavillon sur sous-sol 130 m2 CHAMPEAUX (50530) Champeaux (50530) 322 400€ Découvrir
Maison à vendre Carantilly
Maison à vendre Carantilly Carantilly (50570) 120 600€ Découvrir
Maison de ville
Maison de ville Granville (50400) 254 400€ Découvrir
Maison de maître
Maison de maître Jullouville (50610) 265 000€ Découvrir
Automobile
VAN AMENAGE toit relevable
VAN AMENAGE toit relevable La Remuée (76430) 42 000€ Découvrir
Grand C4 Spacetourer Blue HDi
Grand C4 Spacetourer Blue HDi Caumont-sur-Aure (14240) 16 500€ Découvrir
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1  Van
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1 Van Mont-de-Marsan (40000) 17 890€ Découvrir
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450 Villeneuve-d'Ascq (59491) 2 800€ Découvrir
Bonnes affaires
Armoire de cuisson et rangement camping
Armoire de cuisson et rangement camping Lille (59000) 50€ Découvrir
Leica Q2 19051 à l'état neuf
Leica Q2 19051 à l'état neuf Lyon (69001) 2 900€ Découvrir
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf)
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf) Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Paris (AFP). Voir les toits de Paris classés, le rêve des artisans couvreurs