Rouen est-elle une ville polluée ?
“Difficile de répondre, tant la pollution atmosphérique regroupe plusieurs aspects. Depuis plusieurs années, les industries ont été contraintes par les normes européennes de faire d’énormes progrès sur le dioxyde de soufre, principalement rejeté par leur activité.
La pollution à l’ozone, elle, constatée surtout l’été, varie avant tout avec la météo. Plus il faut chaud et beau, plus elle est forte. Elle revient vers avril-mai. Pour les particules en suspension, davantage présentes l’hiver et provenant du chauffage au bois, de l’agriculture et des industries, la situation est stable ces dernières années, tout comme la pollution au dioxyde d’azote, causée en grande partie par le trafic routier.”
L’agglomération est-elle une bonne élève en France ?
“D’après un indice national prenant en compte le nombre de journées où l’indice de qualité de l’air est égal ou supérieur à 6, Rouen est douzième, derrière Paris, sur les 19 principales agglomérations françaises. Mais cela a tendance à cacher le fait que, la majorité de l’année, la qualité de l’air est bonne chez nous.”
Subissons-nous la pollution parisienne ?
“Il faut savoir que le phénomème de pollution se forme environ 100 km après une agglomération. Nous sommes donc très concernés par celle émise en Ile-de-France, surtout l’été, lorsque les vents soufflent du sud-est. Mais on ne peut pas tout mettre sur le dos de Paris. Une grande partie de notre pollution est locale”.
Qui souffre le plus de la pollution causée par le trafic routier ?
“On a constaté les concentrations en polluants les plus élevées à l’intérieur des habitacles des voitures. Une de nos études a démontré qu’une fois sur deux, on dépasse le seuil d’alerte pour personnes sensibles fixé par L’Organisation mondiale de la santé. Etonnamment, en ville, les cyclistes et les piétons subissent moins la pollution. Une maman qui transporte son bébé a tout intérêt à prendre la poussette plutôt que la voiture !”
L’air de nos habitations est-il pollué ?
“Oui, car la pollution extérieure pénètre les logements. Même les fenêtres fermées ne protègent pas entièrement. Ajouter à cela les sources de combustion, la cigarette ou les cheminées : il faut aérer très régulièrement”.
Les plantes dépolluantes sont-elles vraiment utiles ?
“Pas vraiment. Il y a une plante dépolluante, le Ficus benjamina, qui est assez efficace... mais qui se révèle être particulièrement allergène.”
Une vie, six dates :
1961 : naissance à Lille
1984 : diplôme d’ingénieur en sciences de l’eau
1985-1986 : master de recherche sur les pluies acides au Québec
1989 : soutient sa thèse de physicochimie de l’atmosphère
1989 : responsable d’Air Normand
Années 2000 : mise en place des “Nez normands”
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