Le Havre. Prêts, aides, accession sociale… L'Adil aide à y voir clair

On la connaît avant tout pour les contentieux entre propriétaires et locataires. Mais l'Association départementale d'information sur le logement (Adil) reçoit aussi les futurs propriétaires pour les informer sur l'accession à la propriété. "Cela représente environ 10 % de l'activité", note Eva Peyon, l'une des juristes qui travaille pour l'Adil en Seine-Maritime.

"Épargner devient un luxe"

Quand le marché immobilier fluctue, l'association le constate immédiatement. "Beaucoup de gens voulaient acheter après la Covid, les prêts bancaires classiques étaient même plus rentables que les prêts conventionnés avec l'État, poursuit la juriste, qui joue un rôle de décryptage auprès des futurs acheteurs. Quand la banque n'a pas été claire après le refus d'un prêt, par exemple, alors que les mensualités prévues étaient plus basses que le loyer actuel des acheteurs. Les gens viennent aussi nous voir pour être sûrs de ne pas passer à côté d'une aide, comme le prêt à taux zéro."

Ces derniers mois, les dossiers retoqués se multiplient. "Avec la remontée des taux, l'inflation, je constate que c'est beaucoup plus compliqué, surtout pour les gens qui n'ont pas d'apport, au moins 10 000 ou 15 000 euros de côté, confirme la juriste. Épargner est devenu un luxe, même avec un salaire de 2000 € net. S'il n'y a pas papa-maman derrière, acheter, c'est compliqué." L'Adil explique donc le taux d'usure, le calcul du taux d'endettement, le taux annuel d'effectif global (TAEG), etc. Parle aussi des aides, de la rénovation énergétique, des prêts réglementés.

Outre le prêt à taux zéro, il existe par exemple le prêt accession d'Action Logement, réservé aux salariés du secteur privé des entreprises de plus de dix salariés. Il permet, sous conditions de ressources, d'emprunter jusqu'à 40 000 € à un taux réduit (de 0,5 % aujourd'hui, il passera à 1,5 % au 1^er mars) pour faire construire, acheter un logement neuf ou auprès d'un bailleur social. Pour en bénéficier, un couple sans enfants qui veut acheter en ville doit par exemple avoir un revenu fiscal de référence inférieur à 42 846 € au Havre et sa proche périphérie, à 38 560 € à Bolbec ou Lillebonne.

"Pour les gens qui sont entre les deux, ni très aisés, ni sous les plafonds, cela peut être compliqué, regrette Eva Peyon. Je leur dis d'essayer de mettre de l'argent de côté, d'attendre que les prix de l'immobilier baissent un peu." L'Adil délivre des informations gratuitement, sur rendez-vous.

Pratique. Renseignements sur adil76.org ou au 216 bd de Strasbourg, uniquement sur rendez-vous. Tél. 02 35 72 58 50.