En ce moment

Au Cambodge, l'inflation fait renaître la menace de la malnutrition infantile

France-Monde. Au Cambodge, la hausse des prix menace des milliers d'enfants de malnutrition dans l'un des pays d'Asie les plus pauvres et les plus vulnérables aux chocs climatiques, qui mise notamment sur des programmes d'apprentissage de l'agriculture à l'école pour s'en sortir.

Au Cambodge, l'inflation fait renaître la menace de la malnutrition infantile
Des écoliers prennent un petit-déjeuner avant d'entrer en classe, le 8 juillet 2022 dans la province de Siem Reap, au Cambodge - TANG CHHIN Sothy [AFP]

Sur les marchés aux mille parfums du royaume, clients comme vendeurs ne parlent que d'inflation. Avec l'éloignement du Covid-19, l'animation revient timidement, mais les tensions internationales, notamment la guerre en Ukraine, se font ressentir.

Dans ce contexte morose, certains petits commerçants disent avoir perdu la moitié de leurs revenus, comme Chhon Puthy, vendeuse de nouilles à Chroy Neang Nguon (nord), un village à deux heures de route de Siem Reap.

Ses clients, qui ont déjà souffert économiquement de la pandémie, se font désormais plus rares, acculés par la hausse des prix de l'énergie.

A 31 ans, elle qui "réduit parfois ses rations", s'inquiète désormais pour la santé de ses deux enfants.

Dans le même temps, les produits alimentaires sont devenus plus chers: +5,6% en un an en moyenne, avec un pic à 35% pour l'huile végétale, selon les données publiées en mai par le Programme alimentaire mondial (PAO).

"La hausse du prix des produits alimentaires risque d'exacerber les niveaux déjà élevés de malnutrition chez les enfants, alors que pays commençait à montrer des signes de reprise après le choc économique de la pandémie", a indiqué le bureau cambodgien des Nations unies pour la nutrition, dans un communiqué transmis à l'AFP.

"Craintes" pour leur développement

L'inflation galopante menace d'annuler les efforts entrepris contre la malnutrition chez les plus petits. Deux enfants de moins de cinq ans sur trois étaient concernés en 2014, selon le gouvernement cambodgien.

A l'hôpital d'Angkor pour les enfants, à Siem Reap, les cas de malnutrition sont passés de 59 en 2019 à 77 deux ans plus tard, dont un décès, celui d'un nourrisson de cinq mois.

Parfois, les familles sont tellement pauvres qu'elles doivent diluer le lait infantile avec de l'eau, explique à l'AFP Sroen Phannsy, infirmière en charge du service lié aux questions sur l'alimentation.

"Nous avons des craintes pour leur croissance dans le futur, surtout le développement de leur cerveau, qui peut être affaibli au moment où ils doivent aller à l'école, à l'âge de cinq ou six ans", poursuit-elle.

Avant la pandémie, les inondations de 2020 avaient fragilisé la situation d'un pays vulnérable au changement climatique, avec notamment des périodes de sécheresse prolongées qui atténuent le rendement des récoltes.

Une équipe de l'hôpital parcourt les zones rurales afin d'identifier les cas les plus sévères, avant qu'il ne soit trop tard. Des ONG aussi s'impliquent depuis des années pour combattre le problème à la racine.

Petits-déjeuners gratuits

Ces derniers mois, la famille de Chhon Puthy dépend ainsi d'un programme de petit-déjeuner gratuit à l'école - du riz, de la soupe de poisson et des légumes cultivés dans le jardin de l'école - pour ses enfants, ce qui lui permet d'économiser l'argent qu'elle leur donnait pour le casse-croûte.

"La communauté dépend de ces repas car chaque matin, les parents sont occupés aux champs et n'ont pas le temps de cuisiner pour les enfants", explique-t-elle.

Soutenue par le Programme alimentaire mondial (PAM), cette distribution de repas à l'école concerne plus de 1,100 établissements.

Dans la région de Siam Reap, une cinquantaine de jardins d'apprentissage où les enfant peuvent apprendre à faire pousser leurs propres légumes ont été créés par des ONG avec le concours du PAM.

"Ce programme permet aux élèves d'avoir assez de nourriture riche et les aide à venir en classe régulièrement. Ca a beaucoup réduit le taux d'absentéisme", a constaté Long Tov, directeur d'un établissement à Chroy Neang Nguon.

Là-bas, après les cours de mathématiques ou de sciences, les élèves apprennent à récolter des légumes. Vireak, 12 ans, jubile: "au jardin, nous sommes heureux. De retour à la maison, je cultive des liserons d'eau, des haricots et des tomates."

Galerie photos

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
LOCATION GARAGE / GARDE MEUBLE
LOCATION GARAGE / GARDE MEUBLE Miramont-de-Guyenne (47800) 60€ Découvrir
Vente maison  à la campagne
Vente maison à la campagne Colonfay (02120) 91 000€ Découvrir
Appartement t2
Appartement t2 Gex (01170) 940€ Découvrir
Fonds de commerce bar épicerie
Fonds de commerce bar épicerie Saint-James (50240) 50 000€ Découvrir
Automobile
Touran 7 places
Touran 7 places Bayeux (14400) 9 600€ Découvrir
Touran 7 places
Touran 7 places Bayeux (14400) 9 900€ Découvrir
Skoda Fabia
Skoda Fabia Moulineaux (76530) 6 900€ Découvrir
Citroën Berlingo 7places
Citroën Berlingo 7places Moulineaux (76530) 10 500€ Découvrir
Bonnes affaires
Armoire de rangement
Armoire de rangement Beaubec-la-Rosière (76440) 235€ Découvrir
2 fauteuils club
2 fauteuils club Le Genest-Saint-Isle (53940) 100€ Découvrir
Machine à border Innovis NV880E Brother
Machine à border Innovis NV880E Brother Blois (41000) 788€ Découvrir
Informatique
Informatique Paris 16eme arrondissement (75016) 500€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Au Cambodge, l'inflation fait renaître la menace de la malnutrition infantile