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En Espagne, le débat sur les lâchers de taureaux avivé par une série de décès

International. La tradition des lâchers des taureaux lors des fêtes locales n'a jamais fait l'unanimité en Espagne. Mais la mort d'au moins dix personnes cet été a donné de nouveaux arguments à ses détracteurs qui dénoncent la dangerosité de cette coutume et la maltraitance animale.

En Espagne, le débat sur les lâchers de taureaux avivé par une série de décès
Au cours d'un lâcher de taureaux dans le port de Denia, près d'Alicante, en Espagne le 14 juillet 2022 - Jose Jordan [AFP/Archives]

Ces dernières semaines, sept personnes sont décédées dans la région de Valence (est) lors des "bous al carrer" ("taureaux dans la rue" dans la langue locale), fêtes populaires très fréquentées durant lesquelles habitants et touristes courent devant des taureaux en liberté.

Les victimes, encornées ou piétinées, avaient entre 18 et 73 ans, selon les autorités. Parmi elles figurent un Français et une Française.

Dans le reste de l'Espagne, au moins trois autres personnes ont également trouvé la mort lors de fêtes taurines dans les régions de Navarre (nord), Castille-et-León (centre-nord) et Madrid. Des décès auxquels s'ajoutent d'innombrables blessés, notamment des mineurs.

Dans la région de Valence, où l'on n'avait plus recensé un tel nombre de décès lors des lâchers de taureaux depuis 2015, cette série tragique porte à plus d'une trentaine le nombre de victimes des "bous al carrer" en sept ans.

De quoi relancer la controverse sur cette tradition encore très présente dans de nombreuses régions d'Espagne - l'exemple le plus connu étant celui de Pampelune (nord), où les "encierros" de la San Fermín attirent chaque année des dizaines de milliers de personnes.

A Valence et dans le sud de la Catalogne, les "bous", présents dans presque toutes les communes, jouissent d'une énorme popularité. Dans certaines localités côtières, des "bous a la mar" se déroulent dans les ports et coureurs et animaux finissent généralement à l'eau.

Sujet délicat politiquement

Pour les élus locaux, le sujet est délicat et peut coûter ou rapporter des voix. Les socialistes et la gauche radicale, qui gouvernent dans la région de Valence depuis 2015, se sont ainsi bien gardés d'inclure ce sujet dans leur accord de coalition.

"Ce n'est pas une question simple, il y a beaucoup de sensibilités" sur le sujet, a reconnu récemment la numéro deux du gouvernement régional, Aitana Mas, du parti de gauche radicale Compromís.

Néanmoins, "à un moment donné, c'est un débat qu'il faudra aborder", a ajouté Mme Mas, interrogée sur une éventuelle interdiction de ces fêtes. "On parle de sept vies rien que cet été", a-t-elle poursuivi, en estimant que "la protection des animaux" devait aussi être prise en compte.

En cas d'interdiction, les autorités "devront affronter les fans" de "bous al carrer", a mis en garde de son côté Germán Zaragoza, président de la Fédération des clubs taurins de la région, organisation veillant sur cette pratique "ancestrale" et "authentique".

"Ni les mairies ni les régions" n'ont "le pouvoir d'interdire" ces festivités. "Le droit à la culture (et la tauromachie en fait partie sans aucun doute ) est inscrit dans notre Constitution", a-t-il ajouté.

Le Parti populaire (PP), principale formation de la droite espagnole, a également pris la défense des lâchers de taureaux. Ces débats "attaquent ce que nous sommes et comment nous vivons nos traditions", a déclaré Marta Barrachina, une responsable du parti dans la région de Valence.

Coureurs "ivres" ou "drogués"

Plusieurs municipalités de cette région, comme Sueca ou Tavernes de la Valldigna, ont refusé cette année de donner leur feu vert à l'organisation de "bous" tandis que des associations locales de défense de la cause animale ont lancé une pétition sur la plateforme change.org qui a rassemblé pour l'instant 5.500 signatures.

Les "bous al carrer" sont de "la torture déguisée en culture et en tradition", durant lesquelles les coureurs "sont souvent ivres ou sous l'influence de drogues", déclare le texte. "Coups de bâtons, coups de pied, insultes, humiliations, stress, etc.": au cours de ces festivités, "les mauvais traitements" sont "plus qu'évidents" vis-à-vis des animaux.

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