C'est un secteur qui recherche constamment de la main-d'œuvre, et notamment dans le Cotentin : l'industrie. Une branche est particulièrement en tension : les soudeurs. Entre l'industrie navale et le nucléaire, c'est un métier très recherché par les entreprises. L'Institut de Soudure, à Equeurdreville, forme à ces métiers soudeur, tuyauteur, charpentier en flux continu. Et ce n'est toujours pas suffisant.
Formation non-stop
Dans l'atelier du centre de formation, les élèves soudent, meulent. Les étincelles volent dans un bruit de fond métallique. Avec 20 cabines de soudage et des apprentis répartis en trois équipes, le matin, la journée et l'après-midi, le centre de formation tourne à plein régime. "On ne s'est pas arrêtés cet été", précise Julie Bernard, la responsable commerciale. Malgré ce rendement, ce n'est pas suffisant pour les besoins du secteur. Des demandeurs d'emploi, des personnes en reconversion, ou des salariés en formation viennent sur le site.
Un exemple d'exercice d'élèves.
Pour l'instant, Steven Le Quertier, 25 ans, soude de l'inox. Pour cet ancien pâtissier, il y a des points communs avec la soudure. "Je suis plus minutieux en étant pâtissier de base. La minutie, c'est ce qui m'a intéressé dans ce métier-là", raconte-t-il. Soazig Le Torrivellec, elle, était mère au foyer. "Ça se passe bien. Il y a des moments difficiles, mais on a des formateurs qui sont compétents. On apprend trois procédés de soudure, donc c'est quand même très complet. Et c'est très agréable à faire", détaille-t-elle. "Le but premier, ce n'est pas le salaire, c'est de faire un métier qui me plaît."
Chaleur, flamme, position parfois inconfortable. Être soudeur n'est pas non plus pour tout le monde.
Débouchés et perspectives d'évolution
Pourtant, avec ce manque de soudeurs, les salaires peuvent être élevés, en fonction du niveau de qualification, et il y a aussi des opportunités d'évolution. Steven est confiant. "Je sais qu'il y a des débouchés, donc ça ne va pas être compliqué pour la suite." Un soudeur peut travailler en atelier ou sur un chantier, parfois dans des positions inconfortables. Ce n'est donc pas donné à tout le monde. Ce qui complique la gestion du manque de main-d'œuvre.
"Pendant longtemps, les métiers manuels en général et les métiers de la métallurgie en particulier ont souffert d'une mauvaise image. Ce ne sont pas des métiers vers lesquels on va diriger les enfants", relate Julie Bernard. Avec en plus beaucoup de chantiers, peu de demandeurs d'emploi dans le département à former, la pénurie grogne. "Il faut travailler sur l'attractivité de ces métiers-là, où on peut s'épanouir et où il y a vraiment de belles perspectives et des belles opportunités de travail", conclut la responsable commerciale.
Au final, selon elle, cette pénurie, c'est du manque à gagner pour les entreprises, par exemple en ne pouvant pas répondre à des appels d'offres.
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