5 000 € versées dans les six mois si le salarié reste au minimum deux ans. C'est l'offre, alléchante, que propose l'Hôpital privé du Centre Manche, installé à Saint-Lô et Coutances. C'est l'une des idées envisagées par le directeur pour pallier son manque de personnel soignant. "C'est une démonstration qu'on souhaite récupérer des talents et s'engager avec eux sur le long terme et pas juste sur quelques mois", explique le directeur Patrick Auffret. Une somme qui permet de payer la caution d'un appartement ou une première voiture par exemple. Autre proposition de l'institution pour recruter : proposer un plan de carrière avec une évolution possible en compétences ou en responsabilités.
Les soignants ont plus de poids
Entre les hôpitaux privés, les publics, les Ehpad… C'est tout le secteur de la santé qui recherche des soignants. Ces derniers ont donc un peu plus de marge pour négocier. "C'est ce que je ressens. Je suis diplômée depuis 11 ans et c'est la première fois que je vois des offres 'attractives' aux yeux du public. On sent qu'il y a une petite différence comparée à il y a quelques années, depuis la Covid surtout", estime Marianne Lagatus, infirmière de 35 ans qui s'installe dans la Manche et qui est intéressée par l'un des postes de l'hôpital. Si, personnellement, elle a toujours négocié lors de ses entretiens car "on n'a rien à perdre", elle note véritablement un changement. Et elle s'en réjouit un peu : "Je ne sais pas si c'est positif, mais ce n'est pas trop tôt. Enfin, il y a quelque chose qui se passe pour le personnel paramédical, médical…" Elle ajoute : "Là, effectivement, la DRH m'a redit que tout est négociable, dans la limite du raisonnable." Une vision que partage le directeur. "Oui, [ils peuvent négocier] dans une certaine mesure, tant qu'on peut satisfaire à leurs demandes ou à leurs prétentions. L'argent qu'on n'a pas, on ne peut pas le dépenser."
Le plus important pour trouver des soignants selon Patrick Auffret, c'est d'augmenter vraiment les salaires. "Notre système de santé aujourd'hui est en train de s'effondrer parce qu'effectivement, il manque de moyens. Il n'y a pas de reconnaissance pour les salariés qui s'impliquent. Une infirmière est payée 10 % en dessous de la moyenne européenne. Nous sommes, en termes de rémunération, le 27e sur une trentaine de pays dans l'OCDE, ça pose aussi question. Si on connaît des problèmes aujourd'hui en termes de recrutement, c'est parce que les moyens ne sont pas donnés aux établissements", analyse-t-il. Pour lui, c'est un choix de société dans le domaine de la santé qui doit être fait.
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