Il va bientôt faire son dernier au revoir et partir pour de "grandes vacances". Serge Langeois est un symbole de la vie musicale caennaise. Après avoir animé la Virgule, un petit cabaret à la Grâce de Dieu, le Caennais a lancé en 1982 la salle Georges Brassens dont il gérait la programmation. C'est en 1993 qu'il est devenu le patron du Zénith de Caen. Voilà près de trente ans que le chef d'orchestre est à la baguette de cette salle de spectacle. Trente ans, c'est 2 800 spectacles à son actif. Avec toujours la même routine. "Je ne rate jamais l'entrée et la sortie de scène. Je suis toujours debout quelque part dans la salle, plus ou moins au même endroit", lâche dans un sourire celui qui part à la retraite le 31 juillet, laissant sa place à Sylvie Duchesne.
"C'est ma passion qui m'a nourri"
Serge Langeois aurait pu partir il y a six mois mais le contexte de la Covid-19 l'a poussé à continuer pour faire ses adieux comme il se doit. À 70 ans, il est temps pour lui de tirer sa révérence. "C'est une nouvelle vie qui se profile et ça me plait bien", sourit-il, assis dans son fauteuil favori. "J'ai une chance formidable. C'est ma passion qui m'a nourri." Une passion que l'on devine en regardant les murs de son bureau. Entre une guitare acoustique, un ampli Marshall et quelques portraits d'artistes, Serge Langeois ouvre la boîte à souvenirs. La voix ne tremble pas, mais il raconte avec un mélange de nostalgie et de fierté les coulisses de sa carrière. "On ne travaille pas que les soirs de spectacle. Il y a des discussions avec les producteurs, on négocie les contrats... Il faut une santé de fer pour faire ce métier." Et parmi les meilleurs souvenirs figurent les concerts de Léonard Cohen, Johnny Hallyday ou encore Elton John, venu en 2003 et 2013. "C'était un rêve d'accueillir Elton John. C'est un type exceptionnel, je ne connais pas d'équivalent, rembobine de sa voix grave le patron du Zénith. Il m'a promis de revenir en 2023." La complicité qu'il a nouée avec Eddy Mitchell l'a aussi marqué. Parmi les déceptions, "l'annulation du concert de Vanessa Paradis que j'ai dû annoncer aux spectateurs qui venaient de loin". Quid de l'après-Zénith ? "Je veux profiter de la vie culturelle caennaise, retourner au cinéma, organiser des concerts privés." Et bien sûr, revenir au Zénith. Cette fois, il s'installera dans les gradins comme un spectateur lambda. "Ce n'est pas une page qui se tourne, je change de bouquin." La transition est toute trouvée, il ouvrira la première page de son livre Serge Langeois, ma vie en coulisses en décembre 2022. Une douce mélodie qui mettra fin à cinquante années de vie professionnelle passées dans la musique.
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Salut, l'artiste! C'est effectivement une page qui se tourne dans l'histoire caennaise de la chanson... Bonne route à toi !