La nouvelle, inattendue, avait fait l'effet d'une bombe à Rouen et dans le monde du sport. Le 18 janvier, Jordan Michallet, demi d'ouverture du Rouen Normandie rugby et véritable artisan de la montée du club en ProD2, mettait fin à ses jours, à seulement 29 ans. Un peu moins de deux mois après, son épouse, Noélie, se confie dans une interview à Canal + et veut briser le tabou de la santé mentale des joueurs.
Après le suicide de son mari Jordan Michallet, sa femme Noélie a souhaité témoigner pour briser le tabou de la dépression dans le rugby.
— Canal Rugby Club (@CanalRugbyClub) March 6, 2022
Un entretien poignant et un cri d'alarme nécessaire ⬇️
"J'ai voulu dénoncer toutes les souffrances que tous les joueurs peuvent ressentir tout au long de leur carrière, et même après leur fin de carrière", explique-t-elle lors de cet entretien. Difficile encore, deux mois après le drame, de comprendre ce qui s'est passé : "Jordan était quelqu'un de solaire, qui rayonnait le bonheur, la joie de vivre." "Il traversait une petite semaine avec une baisse de moral, comme ça peut arriver à tout le monde. Il était très fatigué moralement et physiquement mais il avait toujours ce sourire sur lui. [...] Il était très heureux de savoir qu'il attendait une petite fille", raconte-t-elle, émue.
"Si je peux trouver comme combat d'améliorer la santé morale des joueurs, alors je le ferai",
Rien ne laissait donc présumer le geste qu'il a commis le 18 janvier. "Pour lui, c'était impensable d'avoir même quelques jours de repos. Pour lui, c'était impensable de devoir abandonner ses coéquipiers."
Mais tout s'est ensuite très vite dégradé, raconte Noélie Michallet. "Jordan n'a pas osé en parler. Au club, s'ils avaient eu le ressenti et les émotions de Jordan, ils ne l'auraient pas lâché", estime-t-elle, parlant d'une "peur du jugement".
Elle plaide désormais pour que chaque club puisse prévoir du staff responsable de prévenir ce genre de problème. "J'ai reçu beaucoup de témoignages de joueurs. Pas un ne m'a dit qu'il n'avait pas connu de dépression dans sa carrière. Mais aucun joueur n'ose en parler, parce que c'est un milieu dans lequel on doit toujours être fort."
Noélie Michallet comprend donc que le cas de Jordan n'est pas isolé. "Si je peux trouver comme combat d'améliorer la santé morale des joueurs et que ça puisse m'aider à me lever tous les matins, alors je le ferai", conclut-elle.
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