"C'est une question de vie ou de mort", explique clairement Lucile Jouaux, directrice de l'association Ysos, située à L'Aigle. Depuis plus de six ans, l'organisme propose un logement d'urgence et un accompagnement social aux victimes de violences conjugales.
Contrairement aux idées reçues, le 115 n'est pas seulement réservé aux sans-abri. Ce numéro d'urgence permet également de mettre en relation les victimes de violences conjugales avec des associations spécialisées. Lucile Jouaux et Céline Dorival, cheffe de service pour Ysos, reçoivent régulièrement ces appels. "Au bout du fil, l'opérateur nous demande si nous avons notre hébergement de libre", dixit Céline.
Une adresse tenue secrète
Ce logement, dont la localisation n'est pas communiquée pour des raisons de sécurité, peut accueillir jusqu'à quatre victimes. En fonction de l'affluence, "les bénéficiaires peuvent être de la même famille ou il peut s'agir d'une cohabitation". Parfois, il arrive qu'il soit entièrement occupé plusieurs jours, voire des mois. Dans ce cas, l'Orne compte 33 hébergements de ce type, dont certains sont gérés par l'association Coallia, basée à Argentan. Cette dernière et Ysos sont mandatées par l'État, elles perçoivent des aides financières pour prendre en charge les victimes dans les meilleures conditions possibles.
"Une victime ne doit pas déposer plainte sans avoir de preuves"
Une fois la victime hors de danger, l'association Ysos met en place un accompagnement "au cas par cas". Une conseillère sociale lui explique ce dont elle peut bénéficier. "Le vrai parcours du combattant est le juridique", constate Lucile avant d'ajouter : "Une victime ne doit pas déposer plainte sans avoir de preuves." Un dossier comprenant par exemple des certificats médicaux est ainsi constitué afin de permettre à la justice d'avoir suffisamment d'éléments probants pour sanctionner l'agresseur. Au-delà de l'aspect juridique, la victime peut être dirigée vers des psychologues ou des médecins. Selon Lucile, "cet aspect est très important pour que la victime prenne conscience de la situation. L'effet 'lune de miel' est vite arrivé." Cet effet se caractérise par un retour de la victime auprès de son bourreau une fois le calme retrouvé. Pour éviter ces retours en arrière, l'association Ysos se rend au maximum disponible. Des permanences d'écoute et d'informations sont ouvertes du lundi au vendredi (sauf le jeudi) de 14 heures à 17 heures dans les locaux situés au 5 place de l'Europe à L'Aigle.
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